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Article22 avril 2020
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« La crise sanitaire met en exergue la nécessité d’accélérer la politique du Logement d’abord »

L’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) publie une enquête sur les profils des personnes en logement accompagné et alerte l’État sur la nécessité de renforcer ce dispositif dans le plan Logement d’abord pour faire face aux répercussions économiques de la crise sanitaire due au Covid-19.

Une enquête de l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), déjà menée en 2013 et désormais annuelle, permet de dresser le profil des personnes ayant emménagé ou quitté, en 2018, un dispositif de logement accompagné (résidence sociale, pension de famille, résidence pour jeunes ou foyers de travailleurs migrants).

Celle-ci montre notamment « la part méconnue et sous-estimée du logement accompagné dans la politique du Logement d’abord », estime l’Unafo, qui plaide pour le « développement de l’offre de logement en résidence sociale, assortie des moyens à la hauteur des besoins ».

Profil des personnes logées

Un quart des personnes entrant sont des femmes, même si le profil type reste majoritairement celui d’un homme isolé. L’âge médian à l’entrée dans le dispositif est en baisse (30 ans contre 35 ans en 2013). La part des jeunes de moins de 30 ans progresse par rapport à 2013 : 39 % en 2013 pour 47 % en 2018. Enfin, autant de ressortissants français sont entrés dans le dispositif en 2018 que de ressortissants étrangers.

10 000 personnes viennent de la rue

D’après les chiffres recueillis, 30 % des personnes entrées en 2018 dans un dispositif de logement accompagné proviennent d’un centre d’hébergement ou de la rue (presque 40 % pour les seules résidences sociales).

Ces 30 % représentent près de 10 000 personnes si on les rapporte à la totalité des logements gérés par les adhérents de l’Unafo. Au regard des 70 000 personnes sans domicile relogées en 2018 par la politique du Logement d’abord, selon les chiffres du gouvernement, ils constituent un apport non négligeable à cette politique.

Accès au logement pour les précaires

L’enquête pointe également le rôle majeur du logement accompagné dans l’accès au logement des plus précaires. 52 % des personnes ayant emménagé en 2018 disposent de revenus d’activité, tandis qu’un quart ne bénéficie que des minima sociaux, et 10 % n’ont aucune ressource. Les retraités et les chômeurs représentent un pourcentage équivalent (6 %).

Ces données, très variables d’un type de dispositif à l’autre (84 % des personnes en résidences jeunes bénéficient de revenus d’activité, contre 4 % en pension de famille) « illustrent [globalement] le rôle [du logement accompagné] qui consiste à accueillir les personnes dont l’un des freins à l’accès au logement est économique », analysent les auteurs de l’étude.

Vers le logement ordinaire

Autre enseignement que l’Unafo tire de son enquête : le secteur du logement accompagné favorise l’accès à un logement standard : 60 % des personnes quittent les résidences pour une solution de logement dans le parc social ou privé ordinaire (20 % ne trouveront qu’une solution précaire et 2 % aucune solution).

Forte de ces données, l’Unafo estime que « le logement accompagné devra être pleinement reconnu dans le monde d’après-crise » et qu’il est « essentiel et pertinent de développer la production des résidences sociales et de conforter leur modèle économique ». L’organisation interpelle le gouvernement sur « la nécessité d’accorder toute sa place au logement accompagné à la politique du Logement d’abord ».

Marie-HélèneKHOURI
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