La mission d’évaluation de la gestion de la crise sanitaire, menée par l'infectiologue (helvétique) Didier Pittet, propose une analyse sans complaisance d'un an de politique publique française face au Covid-19. La France fait partie des 33 pays au monde où ont été enregistrés plus de 1 000 décès par million d'habitants.
Globalement, c'est bien un sentiment d'impréparation qui ressort du rapport, remis le 18 mai. Le plus grand raté concerne les mois de janvier et de février 2020. « La dynamique et la gravité de l’épidémie ont été sous-estimées (systèmes de surveillance, mauvaise compréhension des signaux) et le niveau de préparation opérationnelle à ce type de crise pandémique (stocks stratégiques, etc.) s'est révélé insuffisant », relève ainsi la mission. La complexité de la gouvernance et son excessive centralisation sont également notées.
Le rapport déplore aussi « le choix initial d’une réponse sanitaire hospitalo-centrée qui a laissé de côté la médecine de ville et a tardé à apporter l’appui requis par les Ehpad ». Les difficultés initiales de recours à l’hospitalisation des résidents infectés sur certains territoires ont conduit les Ehpad « à une forme d’autocensure dans le recours ultérieur à cette filière », est-il ajouté.
La mission formule 40 propositions, essentiellement dans l'organisation des soins. Concernant les ARS, elle propose de renforcer les délégations départementales et de confier la coordination en cas de crise au préfet départemental.
Pour les Ehpad, elle invite notamment à renforcer la médicalisation, en augmentant les effectifs salariés et les pouvoirs du médecin coordonnateur. Les hôpitaux devraient également venir en renfort avec des astreintes gériatriques et des équipes mobiles d'appui multidisciplinaires. Enfin, le rapport suggère de « définir un référentiel d’exigences sur les soins faisant l’objet d’une certification externe et régulière ».
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