Il avait tout juste 18 ans, et avait passé l'essentiel de sa vie sous la responsabilité de l'aide sociale à l'enfance (ASE), de 2006 jusqu'en 2022. Depuis, Yoni, diagnostiqué d'un trouble du spectre de l'autisme, avait vécu « une année d'errance, dépourvu d'accompagnement adapté à l'insertion sociale et professionnelle », rapporte l'Adepape 13, l'association départementale d'entraide des personnes accueillies en protection de l'enfance.
Ainsi le jeune majeur s'était-il « vu contraint de rejoindre un réseau du crime organisé, pour subvenir à ses besoins » : il a finalement été tué par balles, le 5 juin, dans la Cité du Castellas, dans les quartiers nord de Marseille.
L'Adepape 13 « est régulièrement confrontée à rechercher des post-ASE fraîchement sortis puis embrigadés dans les divers réseaux criminels » écrit son président Hamza Bensatem. « Il est urgent de protéger les jeunes majeurs ayant été confiés à l'ASE, d'autant plus lorsqu'ils sont reconnus handicapés. » Il appelle la présidente du département des Bouches-du-Rhône à appliquer le décret du 5 août 2022, censé mettre fin aux « sorties sèches » après 18 ans.
L'Inspection générale des affaires sociales a publié en juin un rapport sur son contrôle de l'ASE des Bouches-du-Rhône. Elle y décrit des « professionnels très engagés », mais « une institution en difficulté, conduite à agir dans un contexte marqué par l'urgence et la contrainte budgétaire » : « tous les dispositifs de protection », écrit-elle, y « sont saturés ».
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