En 2024, 912 décès de personnes « sans chez-soi » ont été dénombrés, soit 16 % de plus qu'en 2023, déplore le Collectif « Les Morts de la Rue » dans la 13e édition de son rapport annuel « Dénombrer & décrire ». Dans plus d'un tiers des cas, les personnes vivaient dans la rue au moment de leur mort (304), un taux en progression.
L'âge moyen lors du décès diminue : il s'établit à 47,7 ans (48,8 ans l'année précédente), « soit 32 ans de moins que la population générale ». Si les hommes sont davantage concernés, la part des femmes poursuit sa progression (13 %). Autre chiffre inquiétant : « 4 % des décès concernent les moins de 15 ans, un doublement par rapport à la période 2012-2023 ».
Le rapport analyse le profil des personnes décédées, qui présentent des parcours de vie marqués par des « ruptures multiples » (migration, addictions, séparation, précarité de l’emploi ou de la santé). Plus de 70 % étaient sans domicile depuis plus de cinq ans, dont 30 % depuis plus de 10 ans, constate le collectif. Des chiffres qui, selon lui, « témoignent de l’échec des dispositifs de sortie de rue et de l’accumulation des vulnérabilités ».
Les causes de décès restent inconnues dans 40 % des cas. Lorsqu'elles sont identifiées, il s'agit d'une mort violente (noyade, agression, suicide) dans 17 % des situations.
« Face à cette tragédie, l’urgence est double : protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques pour que le droit au logement convenable devienne enfin une réalité pour chaque personne », avance le collectif.
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