C’est un fait : la façon dont une question est posée influe sur la réponse qui suivra. Qu’en est-il pour les enquêtes portant sur le renoncement aux soins ? C’est ce qu’a cherché à savoir la Drees qui, dans une étude, montre que « la mesure du renoncement aux soins est très sensible à la formulation des questions ».
En effet, les taux de renoncement varient entre 7 et 18 % (soit un rapport de 1 à 2,4) selon le vocabulaire utilisé. Selon les chercheurs, les réponses divergent si le terme « renoncer aux soins » figure dans la question. De même, les individus seront plus nombreux à répondre à l’affirmative lorsque la question suggère que le renoncement porte sur un examen médical (avez-vous dû renoncer à un examen médical ?) plutôt que sur la consultation d’un médecin pour des examens médicaux (avez-vous dû renoncer à voir un médecin pour des examens ?).
Ces variations dépendent notamment « des groupes sociaux ». En effet, « le rapport entre le renoncement des 20 % les plus modestes et celui observé sur l’ensemble de la population varie entre 1,6 à 2 selon la formulation », relève la Drees.
Forte de ces constats, elle formule des recommandations aux pouvoirs publics et les invite notamment à réaliser le suivi longitudinal du taux de renoncement aux soins « à formulation stable ».
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