Après le livre enquête de Thibault Petit, c’est au tour du magazine Cash Investigation de pointer du doigt les mauvaises pratiques de certains établissements et services par le travail (Esat). Dans un documentaire, diffusé le 25 janvier sur France 2, portant sur la reconnaissance des maladies professionnelles, les journalistes de l’équipe d’Élise Lucet s’immiscent dans des Esat aux pratiques contestables.
On y voit des travailleurs handicapés soumis à des cadences infernales imposées par de grandes entreprises. Le reportage donne aussi la parole à des travailleurs dénonçant les agressions dont ils sont victimes de la part de leurs encadrants.
« Les faits présentés dans le reportage ne correspondent pas au modèle que nous défendons ! », a aussitôt réagi l’Association nationale des directeurs et cadres d’Esat (Andicat). Condamnant « fermement les agissements qui iraient à l’encontre du bien-être des travailleurs », l’association note qu’ils « ne peuvent être généralisés à l’ensemble du secteur ».
Ils rappellent que « la vocation des Esat est de permettre aux personnes en situation de handicap les plus éloignées de l’emploi d’exercer une activité professionnelle, tout en bénéficiant d’un accompagnement médico-social », et que « les risques de troubles musculo – squelettiques (TMS), les enjeux de cadence, d’épanouissement professionnel, de formation sont au cœur de [leurs] préoccupations ».
Défenseur du modèle Esat, l’avocat spécialisé Olivier Poinsot liste, sur Linkedin, les lacunes du reportage. Parmi elles, il déplore le « défaut d'explications sur ce que doivent être les soutiens médico-sociaux », ou l’absence de mention du plan de transformation des Esat. En outre, « aucune référence [n’est faite] aux sanctions admises en jurisprudence à l'égard des encadrants qui ont commis des actes de maltraitance » et « aucun élément [ne porte] sur les spécificités du modèle économique », regrette-t-il.
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