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Article07 juillet 2020
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Brigitte Bourguignon, du travail social au ministère de "l'autonomie"

La présidente du Haut Conseil du travail social vient d'être nommée ministre déléguée auprès d'Olivier Véran, qui demeure ministre des Solidarités et de la Santé. Brigitte Bourguignon sera ainsi chargée du chantier du "cinquième risque"... pour le grand âge, ou aussi pour le handicap ?

Une spécialiste du travail social fait son entrée au ministère des Solidarités. La particularité a été peu remarquée, depuis que Brigitte Bourguignon a été nommée, le 6 juillet, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, auprès d’Olivier Véran - pour sa part reconduit aux Solidarités et à la Santé. Mais la recrue du gouvernement de Jean Castex était, jusqu’ici, présidente du Haut Conseil du travail social. Elle y avait même été promue voilà quatre ans jour pour jour, un 6 juillet 2016… Ce printemps encore, c’est depuis cette instance qu’elle soulignait que les travailleurs sociaux, face au Covid-19, « comme toujours », étaient « à la hauteur de la situation ».

Du CCAS à la mairie de Boulogne-sur-Mer

De fait Brigitte Bourguignon, 61 ans, a débuté sa carrière en 1982 comme cadre au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Elle y conduit alors le service des aides facultatives, avant d’y mettre en place le revenu minimum d’insertion (RMI). Puis en 1995, elle est recrutée par le conseil général, comme chargée de mission pour la politique de la ville. En 2001, enfin, elle y ajoute une fonction d’élue : elle devient maire adjointe de sa commune, d’abord en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion... Et Brigitte Bourguignon semble d'ailleurs avoir inspiré ses trois enfants : ils sont devenus respectivement assistante sociale, éducatrice et éducateur spécialisés.

Des "contrats jeunes majeurs" rabotés

Évidemment, depuis, la travailleuse sociale s’est avant tout fait connaître comme députée, initialement élue comme socialiste en 2012, engagée dans la préparation des États généraux du travail social en 2015. Elle rallie ensuite la République en marche, en 2017, et la députée du Pas-de-Calais devient alors présidente de la Commission des affaires sociales. Bien des professionnels de la protection de l’enfance se souviendront de sa proposition de loi de 2018, visant à rendre obligatoire les “contrats jeunes majeurs”, jusqu’à 21 ans, pour les jeunes en difficultés sortants de l’aide sociale à l’enfance… Son dispositif sera finalement raboté en 2019 en un “contrat d’accès à l’autonomie” optionnel - et toujours en attente d’examen au Sénat. Mais ce printemps, Brigitte Bourguignon a repris la lumière : elle présidait la mission d’information sur “l'impact, la gestion et les conséquences” du Covid-19 - qui a déjà pu auditionner un certain Jean Castex ainsi qu’un dénommé... Olivier Véran.

Olivier Véran engagé « pour nos aînés » 

Désigné ministre des Solidarités et de la Santé dès le 16 février 2020, celui-ci connaît déjà bien sa nouvelle ministre déléguée… Sur twitter, il souhaite ainsi la bienvenue à cette « députée engagée aux grandes qualités humaines » qu’il a « pu apprécier à de nombreuses reprises ». De fait, Olivier Véran a également été élu socialiste en 2012, puis député macroniste en 2017. Et aux côtés de Brigitte Bourguignon, ce médecin neurologue de 40 ans est alors devenu le rapporteur général de la Commission des affaires sociales. Remplaçant finalement au pied levé Agnès Buzyn, le jeune ministre a dû affronter aussitôt la première vague de Covid-19, tant pour la crise sanitaire que pour le choc social. Maintenu à ses responsabilités dans le gouvernement Castex - au douzième rang du protocole, juste avant la ministre de la Mer - Olivier Véran entend maintenant « améliorer le quotidien des soignants, inventer de nouvelles solidarités, mieux prendre soin de nos aînés », comme il le résume sur les réseaux sociaux.

Le chantier de la cinquième branche

La mission de Brigitte Bourguignon, quant à elle, appelle encore quelques précisions. « Ensemble, nous conduirons un chantier historique, pour l’autonomie », pointe déjà Olivier Véran, évoquant la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale, couvrant le risque de la dépendance. Brigitte Bourguignon, en écho, voit déjà dans ce « chantier historique » qui lui est confié une « nouvelle dimension à notre pacte social et républicain »

Quelle autonomie ?

Mais de quelle autonomie parle-t-on ? La grande réforme doit-elle profiter aux personnes âgées, autant qu’aux handicapées ? Dans le secteur du grand âge, ce maroquin satisfait en tout cas le Synerpa, mais aussi l’AD-PA, qui espérait un « ministre des personnes âgées et handicapées », ou encore les Petits frères des pauvres, « fervents défenseurs de la suppression de la barrière d’âge ». Mais le Collectif handicaps, à l’inverse, ne cesse de s’inquiéter sur twitter que n’ait pas été désigné un ministère délégué, ou un secrétariat d’État, réservé aux personnes handicapées… 

Secrétaires d'État en attente

À vrai dire les secrétaires d’État du gouvernement doivent encore être désignés dans les prochains jours. Et auprès du ministre des Solidarités, il reste aussi à savoir si seront reconduits, ou au moins remplacés, Adrien Taquet, en charge de la protection de l’enfance, ou encore Christelle Dubos. Mais les personnes concernées par le handicap devraient, elles, avoir les yeux rivés sur le sort de “leur” secrétariat d’État, jusqu’ici placé auprès du Premier ministre, en la personne de Sophie Cluzel. Paradoxalement, pourtant, sa disparition pourrait annoncer un désintérêt du gouvernement... aussi bien que la pleine inclusion du handicap dans le chantier de la cinquième branche.

OlivierBONNIN
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