L'Association nationale des assistants de service social (Anas) croise les « Regards sur l'histoire du service social », dans le dernier numéro de sa revue, élaborée exceptionnellement avec le Groupe de recherche en histoire du service social (Grehss).
Les auteurs y retracent plus de cent années de construction de la profession d'assistante sociale – depuis les filles rebelles de la bourgeoisie de la Belle époque jusqu'aux autocritiques des années 70 contestant le « contrôle social » exercé en polyvalence de secteur.
Parmi les contributeurs, Isabelle Vaha y revient sur la protection de l'enfance mise en place sous Vichy, et plus particulièrement sur la prise en charge des enfants de parents prisonniers ou réquisitionnés.
Pour sa part, Cristina de Robertis évoque la création en 1976 de la « formation d'adaptation » pour les titulaires d'un diplôme étranger, à une époque où affluent les exilés des dictatures d'Amérique latine.
Quant à Patrick Lechaux, il sort de l'ombre « l'effervescence des années soixante-dix » pour faire reconnaître les diplômes de travail social par l'université – une articulation qui reste un enjeu crucial aujourd'hui.
« S'intéresser à l'histoire, c'est prendre connaissance de nos racines, sans faiblesses ni complaisances », comme l'écrit Cristina de Robertis dans son éditorial. « C'est encore mieux comprendre le présent éclairé par le passé, permettant de construire l'avenir. »
La Revue française de service social, n° 290, 2023-3, « Regards sur l'histoire du service social ».
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