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Un havre de paix pour les personnes atteintes d’Alzheimer

Longs FormatsLaetitia BONNET13 octobre 2022
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Ouvert en juin 2020 dans les Landes, un établissement pensé sous forme de village accueille 120 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Cet endroit unique en France offre à ses "villageois" un accompagnement sur-mesure, permis par une forte présence de bénévoles qui interviennent en lien étroit avec les équipes professionnelles.

Ce matin, dans la brasserie du Village Landais Henri Emmanuelli – ainsi qu’a été rebaptisé en mai dernier le Village Landais Alzheimer - une dizaine de résidents est venue écouter des bénévoles chanter.

À l’écart, dans l’autre partie de la brasserie, deux villageoises se sont installées autour d’une table avec Olga, bénévole elle aussi, pour un atelier de coloriage. Attentive, elle leur propose du café, adapte l’activité selon la concentration du moment.

Sur un modèle néerlandais

Atelier coloriage pour des villageoises, encadrées par des bénévoles, au sein de la brasserie du Village Landais Henri Emmanuelli. Éric Bouloumié pour Le Media Social

L’atmosphère est paisible. Nous sommes ici au cœur du village, qui abrite également une médiathèque, un salon de coiffure, une épicerie... La bastide, avec sa grande place, et les 16 maisons lumineuses et spacieuses des 108 villageois, tous atteints de la maladie d’Alzheimer, se situent dans un environnement arboré de plus de 5 hectares.

Cette structure d’accueil originale a vu le jour à l’initiative d’Henri Emmanuelli – député des Landes et président du conseil général du département pendant plus de trois décennies – qui s’est inspiré du modèle du village pilote néerlandais de Weesp, près d’Amsterdam. Son ambition : positionner les Landes comme département pilote dans la prise en charge de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Pas de blouse blanche

Ici, pas de blouse blanche pour les soignants : une façon de déconstruire les rapports hiérarchiques et de tisser un lien social sans préjugés. Ici, pas d’horaires imposés aux villageois, l’équipe s’adapte à leur rythme. Les petites unités d’habitation, réparties en quatre quartiers, accueillent chacune 8 résidents et deux « maîtresses de maison », présentes de 8h à 20h.

Gaëlle Marie-Bailleul, médecin-coordonnateur du village, avec une résidente. Ici, pas de blouse blanche pour les soignants : une façon de déconstruire les rapports hiérarchiques et de tisser un lien social sans préjugés. Éric Bouloumié pour Le Media Social

Celles-ci tournent dans un quartier fixe, afin de connaître les résidents et de ne pas toujours faire face aux mêmes difficultés. Les maisons sont de vrais lieux de vie, aménagés spécifiquement par rapport à la maladie : pas de couloir en cul-de-sac, des toilettes situées au milieu de la pièce de vie, des miroirs que l’on peut clore…

Comme une colocation