Sur scène, ils sont cinq quasiment en permanence (sans compter le musicien) : Elsa, la femme impériale qui semble tout régenter, Christophe, le mari totalement effacé, Ninon, l'ado un peu capricieuse, Christophe, l'ami de la famille, amant « historique » d'Elsa… et puis Malik. Le jeune Malien ne fait pas vraiment partie de la famille car il est accueilli en tant que mineur non accompagné, à l'initiative d'Elsa qui a mis tout le monde devant le fait accompli.
Pendant 1 h 20, dans une pièce au rythme soutenu, où l'humour a droit de cité, les personnages se démènent face à leurs contradictions. Accueillir peut-il se faire sans contrepartie de celui qui en bénéficie ? Est-on totalement désintéressé quand on ouvre sa porte ? Le MNA est-il un ado comme les autres ou doit-il être complètement mûr ? Toutes ces questions, et quelques autres, traversent les réflexions des personnages.
Dans sa note d'intention, l'auteure Muriel Gaudin (qui joue également Elsa) raconte qu'elle a accueilli un MNA pendant deux ans avec sa famille. « Il ne s'agit pas de dénoncer la discrimination contre les migrants, écrit-elle, mais plutôt d'observer, et de rire, de notre capacité à défendre des idées et à agir à l'inverse, dès que notre sphère intime est atteinte. Bien-pensance et cruauté peuvent faire partie d'une même grande et belle famille ».
Un bon spectacle qui émeut, qui fait rire et surtout qui fait réfléchir. À ne pas rater si vous êtes en région parisienne ou si vous passez à Paris d'ici la mi-novembre.
« Un certain penchant pour la cruauté », une pièce jouée au Théâtre de la Reine blanche, Paris 18e, jusqu'au 19 novembre (les mercredi, vendredi et dimanche).
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