La mission MNA du ministère de la Justice a rendu son rapport d'activité pour 2019. Si le nombre de jeunes migrants isolés se stabilise, leur situation continue de se dégrader, entraînant de nouveaux risques psychosociaux pour les intervenants.
C'est une première depuis 2013 : le nombre de mineurs non accompagnés (MNA) pris en charge en 2019 a baissé de 1,5 % par rapport à l'année précédente. Le rapport annuel d'activité de la mission MNA du ministère de la Justice tend toutefois à tempérer ce constat. « La situation de ces jeunes migrants et leur prise en charge demeurent cependant une préoccupation majeure, génératrice de crispations », est-il ainsi indiqué.
La mission dispose d'une vue d'ensemble de la problématique. C'est elle qui coordonne le dispositif national de mise à l’abri, d’évaluation et d’orientation entre les départements de ces jeunes étrangers isolés.
Une très grande majorité de garçons
En 2019, 16 760 personnes déclarées MNA ont été portées à la connaissance de la cellule, contre 17 022 en 2018 et 14 908 en 2017. Parmi eux, plus de 95 % de garçons, dont près de la moitié âgée de 16 ans. Les jeunes originaires de Guinée, du Mali et de Côte d'Ivoire constituent 61 % des arrivées.
Si les filles sont très minoritaires, la mission a constaté « la particulière vulnérabilité des jeunes filles qui se présentent, surexposées aux réseaux des passeurs ainsi qu’aux réseaux d’exploitation et de traite des êtres humains ».