Parce que la parole des premiers concernés est essentielle pour dénoncer les dysfonctionnements et faire évoluer le système de protection de l’enfance, le Comité de vigilance des enfants placés organisait vendredi une conférence au Conseil de l’Europe à Strasbourg.
La protection de l’enfance vacille. Commission d’enquête parlementaire conduite par Isabelle Santiago, rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les jeunes sortant de l'aide sociale à l'enfance (ASE) ; décision de la Défenseure des droits, Livre blanc du Comité de vigilance des enfants placés… Derrière les rapports pointant les manquements de cette politique publique et les statistiques alarmantes, il y a des vies. Celles des premiers concernés.
D'anciens enfants placés, membres du Comité de vigilance ou militants pour les droits des enfants, se sont exprimés vendredi 12 septembre, au siège du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, lors d’une conférence organisée par le Comité de vigilance des enfants placés, avec le soutien des Oubliés de la République et de l’Amicale du Conseil de l’Europe.
De la valeur
À la tribune, ils sont venus témoigner de leur parcours, à la fois comme victimes mais aussi comme experts. Dans leurs prises de parole, l’émotion se mêlait à la détermination et la volonté d’agir pour faire bouger le système de protection de l’enfance.
Parmi eux, une jeune femme évoque son vécu de violences sexuelles. Il est tout d’abord important de ne pas parler de prostitution des mineurs mais d’exploitation sexuelle de mineurs, insiste-t-elle : « Le terme prostitution laisserait entendre qu’il y ait une part de choix chez les enfants, alors que nous sommes des victimes. Cela invisibilise la vulnérabilité des mineurs et fait peser sur eux une responsabilité qui n’est pas la leur. »