Le scandale Orpea peut être l'occasion d'une révision totale des politiques en direction du grand âge. C'est en tout cas le souhait de l'association de directeurs AD-PA qui propose une "plateforme pour les âgés citoyens", contenant une quarantaine de propositions en vue de la présidentielle.
Décidément, l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), présidée par Pascal Champvert, n'hésite pas à prendre le contre-pied des discours bien établis. Au lendemain des révélations sur le groupe Orpea, plutôt que de vouer aux gémonies le premier groupe mondial de maisons de retraite, l'AD-PA préférait dénoncer « le cynisme et le double discours de l'État », coupable selon l'association d'avoir sous-doté le secteur du grand âge.
Refus de la médicalisation
Autre désaccord : l'État a indiqué qu'il souhaitait accroître la médicalisation des Ehpad, comme le propose le rapport Jeandel-Guérin. Une perspective que refuse catégoriquement l'AD-PA dans la plateforme qu'elle a présentée à la presse le 10 février. « Aller vers plus de médicalisation, écrit l'association, c'est toujours faire plus de ce qui ne marche pas. Ce discours [...] a conduit à des structures Ehpad dans lesquelles les personnes âgées ne souhaitent pas vivre. » Dans cette optique, l'association souhaite même interroger le port des blouses, identifiées à une démarche sanitaire.