En matière de discriminations, on pourrait penser que le monde médical est épargné dans la mesure où les soins sont censés être également dispensés à tous. Ce n'est pas le cas, explique la Défenseure des droits dans un rapport rendu public ce 6 mai.
À partir de 1 500 témoignages, Claire Hédon liste différentes modalités d’expression de ces discriminations : « refus de soins explicites, délais d’attente supplémentaire ou proposition de créneaux horaires spécifiques, réorientation abusive, inaccessibilité physique des lieux de soins, consultation écourtée, propos stigmatisants, minimisation des symptômes, orientation vers des soins différents, etc. »
Les personnes handicapées sont souvent concernées par ces discriminations. L'accès aux soins bucco-dentaires pour les enfants autistes est critique. Une famille lyonnaise raconte avoir contacté une quarantaine de dentistes pour que deux acceptent de recevoir son fils. Plus globalement, un demi-million d'adultes et d'adultes handicapés n'auraient pas ou insuffisamment accès à ce genre de soins.
Certaines discriminations sont plus insidieuses. Le fait de ne plus recevoir des patients n'ayant pas honoré certains de leurs rendez-vous discrimine les personnes ayant un mode de vie précaire ou vivant dans un logement informel. De même, la Défenseure des droits relaie les alertes lancées par des associations : certains exilés disposant d'une couverture maladie sont cependant orientés vers les permanences d'accès aux soins de santé (Pass). « Ces pratiques discriminatoires visent à instaurer un parcours de soins parallèle », tance Claire Hédon.
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