Ça bouge chez Korian, le plus grand groupe européen de maisons de retraite. Après avoir été attaqué pendant le confinement par certaines organisations syndicales et par des familles de résidents décédés (lire ici et là), le groupe présent dans six pays repart à l'offensive. Dans un communiqué du 6 octobre, il annonce la levée de 57 millions d'euros dans le cadre d'une opération baptisée Sustainability-Linked Euro PP. Cette opération s'inscrit, selon la société, dans le cadre d'une politique de RSE (responsabilité sociale des entreprises). 

Korian se donne trois objectifs à atteindre dans le cadre de cette opération d'ici 2023, notamment le « doublement de la part de ses employés en formation qualifiante » et « la réduction des émissions directes et indirectes de CO2 ». En fait, le dispositif prévoit un système de bonus-malus en fonction des performances de l'entreprise : si elle réussit ses objectifs, le taux d'intérêt baisse et si elle ne les atteint pas, elle devra verser des compensations financières à des ONG. Korian estime que ces 57 millions seront « utilisés pour les besoins de financement généraux de l'entreprise. »  

À noter, par ailleurs, que les « emplettes »  de Korian continuent : le groupe Inicea spécialisé dans les soins psychiatriques (19 cliniques en France) devrait tomber dans l'escarcelle du groupe pour un coût annoncé de 400 M€.

Enfin, au niveau de la gouvernance, Christian Chautard abandonne la présidence du conseil d'administration qu'il occupait depuis 2012. Il est remplacé par Jean-Pierre Duprieu qui était déjà membre du CA de Korian. Professionnellement, le nouveau président, âgé de 67 ans, a notamment appartenu à la direction d'Air Liquide. Korian est dirigé depuis 2015 par l'énarque Sophie Boissard.