Sommes-nous prêts à affronter une deuxième vague épidémique ? C’est l’une des questions posées aux représentants des fédérations hospitalières le 3 septembre lors d’une table ronde au Sénat dans le cadre de la commission d’enquête sur l'évaluation des politiques publiques face aux pandémies (qui a déjà reçu les acteurs du domicile et des Ehpad). Si le système hospitalier et les médecins libéraux sont bien préparés, « nous sommes inquiets pour l’accompagnement des personnes âgées, handicapées et précaires », a alerté Antoine Perrin, directeur général de la Fehap (Fédération des structures privés non lucratives).

« Le domicile et le social ont été oubliés jusqu’à la fin de la crise et ne sont toujours pas pris en compte aujourd’hui », a-t-il poursuivi, rappelant que certains services à domicile ont encore des difficultés à se fournir en équipements de protection individuels. « Dans les CHRS [centres d'hébergement et de réinsertion sociale] et les Mecs [maisons d'enfants à caractère social], le confinement a fait de gros dégâts et pour le moment, à défaut d'avoir réfléchi au sujet, le reconfinement est la seule solution qu'on leur proposera en cas de reprise de l'épidémie ».

Autre point inquiétant pour Antoine Perrin ? La démocratie sanitaire, un « processus qui a été mis sous le chapeau pendant la crise », n’est « pas au point dans le secteur médico-social ». Alors que selon lui, les conseils de la vie sociale (CVS) ont « une capacité d’agir très limitée », le directeur de la Fehap met en garde contre les décisions de reconfinement dans certains Ehpad prises sans consulter les usagers et les familles, qui vivent ces situations « de manière très violente et d'autant plus violente qu'ils en connaissent les conséquences ».