Comment des mineurs non accompagnés peuvent-ils être laissés à la dérive, sans protection, à Paris dans le quartier de la Goutte d'Or ? Les réponses d'Aurélie El Hassak Marzorati, directrice générale du Casp, qui s'efforce de leur venir en aide.
Un reportage sur « les gamines à la dérive de Barbès » dans Le Monde du 5 mars, un rapport parlementaire sur les « problématiques de sécurité associées » aux mineurs non accompagnés (MNA) publié le 10 mars… L'attention se porte de nouveau sur les dizaines d'adolescents venus du Maghreb et livrés à eux-mêmes, à Paris et ailleurs. Que fait votre association auprès de ces jeunes, dans le quartier de la Goutte d'Or ?
Aurélie El Hassak Marzorati Le Centre d'action sociale protestant est une association centenaire qui accueille, héberge et accompagne vers l'insertion les plus démunis, à travers l'Ile-de-France. Je la dirige depuis juillet 2020. La mairie de Paris nous a effectivement proposé, en 2018, de nous occuper de ces jeunes mineurs à la Goutte d'Or, pour lesquels personne ne trouvait de solution. Le constat était qu'ils refusaient d'aller dans les structures dédiées aux MNA. Nous avons été invités à aller à leur rencontre, par des maraudes, afin de prendre soin d'eux le temps nécessaire avant qu'ils intègrent ces dispositifs. Le Casp a relevé le défi et, depuis, nous apprenons en marchant.
Cette problématique est nouvelle pour notre association mais aussi pour la Ville de Paris, pour la France et même pour l'Europe. Ces jeunes ressemblent à ceux des bidonvilles de pays plus lointains.
En quoi consiste votre intervention ?