Voici quelques jours, nous avons appris que l'Etat voulait continuer à s'immiscer dans le fonctionnement du 115 : ces services devraient à l'avenir communiquer la liste des demandeurs d'asile aux services de l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii).
Le collectif des associations unies a réagi vivement à cette demande de coopération qui pourrait être précisée par une instruction ministérielle. Alors que l'Etat argue de la nécessité d'améliorer l'hébergement des demandeurs d'asile, le collectif rappelle que moins d'un demandeur d'asile sur deux bénéficie d'un hébergement.
Les associations redoutent que cet échange d'information ait en réalité pour finalité principale « d'identifier les étrangers présents dans l'hébergement d'urgence afin de procéder à des contrôles et leur expulsion ou leur éloignement du territoire ». Si cette disposition se met en place, les personnes visées n'auront plus confiance pour se rendre dans les centres d'hébergement. Se développeront dès lors des systèmes d'hébergement sauvages et dangereux (bidonvilles, squats...) pour les personnes.
Aussi les associations qui ont demandé à être reçues par les ministres Christophe Castaner (intérieur) et Julien Denormandie (logement) souhaitent-elles l'abandon de ce système d'échanges d'informations. Sauf retournement de situation, le pouvoir devrait publier dans les prochains jours cette instruction.
