Dans son rapport public annuel 2024, la Cour des comptes a concentré ses investigations sur le sujet de l'adaptation au changement climatique. L'un des chapitres porte sur l'impact des vagues de chaleur sur la santé des plus vulnérables : personnes âgées à domicile ou en Ehpad, et sans-abri.

« En 2003, une vague de chaleur a provoqué près de 15 000 décès en excès en France, surtout chez les personnes âgées vivant seules à domicile et dans les établissements sociaux et médico-sociaux » (ESMS). Ainsi commence le chapitre consacré à « la protection de la santé des personnes vulnérables face aux vagues de chaleur » du rapport public annuel 2024 de la Cour des comptes, rendu public le 12 mars.

Si depuis la canicule de 2003, « le secteur des  Ehpad a réalisé des progrès en matière de prévention » (salles rafraîchies, formations, plan bleu), des « marges de progrès demeurent ».

État de santé plus fragile

En effet, la Cour rappelle que malgré ces mesures, « le nombre de décès enregistrés pendant les vagues de chaleur des étés 2020 et 2022 en France (...) a montré que le risque sanitaire est toujours insuffisamment maîtrisé. »

D'autant plus que « l'état de santé des résidents est en moyenne plus fragile, du fait de l’augmentation de l’âge moyen d’entrée en établissement, et du plus grand degré de dépendance et besoin de soins des personnes concernées. »

« Les résidents en Ehpad sont donc devenus plus sensibles à la chaleur : même hors vague de chaleur, 1 °C supplémentaire de température moyenne sur trois jours augmente le nombre des décès de près de 1,5 % », observe la Cour des comptes.