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Une unité mobile "autisme" dédiée aux enfants placés

Longs FormatsSophie LE GALL22 juin 2023
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En Seine-Saint-Denis, une équipe pluridisciplinaire de l’association Vivre et devenir Villepinte-Saint-Michel intervient, sur leur lieu de placement, auprès d’enfants de l'aide sociale à l'enfance porteurs d’un trouble du spectre de l’autisme. Un dispositif né de la stratégie nationale de prévention et de protection de l'enfance.

Shéhérazade Kasmi, assistante familiale, est dépitée : elle n’a « pas eu le temps de préparer le thé » pour ses visiteuses du jour, Léna Joder, psychomotricienne, et Chloé Carvalho, éducatrice spécialisée, deux des professionnels de l’équipe mobile autisme (Bobigny, Seine-Saint-Denis) de l’association Vivre et devenir Villepinte-Saint-Michel.

L’assistante familiale se rattrape très vite et en quelques minutes, le café est servi au salon, signe de l’esprit de convivialité qui sous-tend la rencontre. Les trois femmes se connaissent depuis plusieurs mois et se retrouvent régulièrement au domicile de Madame Kasmi afin d’évoquer le parcours de Younès, 6 ans.

Mal informée

Léna Joder, psychomotricienne, et Chloé Carvalho, éducatrice spécialisée, reçues par Shéhérazade Kasmi, assistante familiale. Jeanne Frank/Divergence pour Le Media Social

Le petit garçon a été placé, voilà deux ans, chez l’assistante familiale par le service de l’aide sociale à l’enfance (ASE) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Si Madame Kasmi se félicite de pouvoir s’appuyer sur une référente à l’ASE « très disponible et aidante », elle regrette d’avoir disposé de « très peu d’informations » sur Younès qui était en foyer avant son arrivée chez elle. 

« On m’a juste dit : "il est en surpoids", ce qui était une évidence, alors que j’ai tout de suite observé qu’il y avait des troubles du comportement. Au fil des placements, j’ai acquis assez d’expérience pour être en alerte et j’ai accueilli plusieurs enfants en situation de handicap ».

Une équipe mobile

À 4 ans, Younès s’exprime alors peu verbalement, « fait des crises », n’a pas acquis la propreté… Même si un diagnostic précis n’a toujours pas été posé, il est considéré comme un enfant souffrant d’un trouble du spectre autistique. 

C’est à ce titre qu’il est entré, à la demande du conseil départemental, qui cofinance le dispositif avec l’agence régionale de santé (ARS), et sur orientation du médecin de l’ASE, dans la file active (d'une trentaine de places) de l’équipe mobile autisme.

Un retard de diagnostic

L'emploi du temps de Younès, 6 ans, accueilli chez Shéhérazade Kasmi et suivi par l'équipe mobile autisme. Jeanne Frank/Divergence pour Le Media Social