Dans un ouvrage, la sociologue Valentine Trépied analyse les raisons de la transformation réussie de l'Ehpad breton Kersalic vers une logique domiciliaire. Elle raconte comment celle-ci a été au départ combattue par une partie des salariés et incomprise des institutions. L'ARS avait même envisagé de fermer cet Ehpad.

Depuis plusieurs années, pouvoirs publics et professionnels, confrontés à l'échec du modèle des Ehpad, plaident pour une approche plus domiciliaire de la vie en établissement, avec plus de liberté pour les résidents et davantage d'autonomie pour les salariés. Force est de constater que les évolutions fortes dans l'organisation restent trop peu nombreuses sans que l'on sache ce qui est imputable à la pénurie de finances ou de personnel ou bien au manque de volonté réelle.

Toujours est-il que l'Ehpad breton Kersalic a pris le taureau par les cornes depuis quelques années (lire notre reportage). Le fonctionnement de l'établissement a été profondément chamboulé, pour le plus grand bonheur de tous ceux qui habitent ce lieu, résidents et professionnels, sans oublier les familles.

Sociologue, spécialiste de la vieillesse, Valentine Trépied a fait un travail d'immersion, avec l'architecte Nassim Moussi, dans cet Ehpad situé à Guingamp (Côtes-d'Armor), et en a tiré un petit livre « Habiter Kersalic - Un nouveau modèle d'accompagnement médico-social ».

Dans notre entretien, la sociologue revient sur ce qu'elle a observé sur place. Nous publions également quelques propos d'acteurs, extraits de son ouvrage.

Comment s'explique le succès de cette transformation ?