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Une maison pour vieillir sereinement auprès de son enfant handicapé

Longs FormatsElsa GAMBIN02 novembre 2022
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Depuis 2007, la maison d’accueil familial du Boistissandeau héberge des personnes vieillissantes en situation de handicap, et leurs parents. Pour assurer leur avenir, après le décès de ces derniers. Dans ce coin de verdure vendéen où chacun apprend à vivre en collectivité, se travaille la question du deuil et de la séparation qui adviendra.

« S’il m’arrive quelque chose, je sais que les gens seront là pour Joëlle. Ça a été un grand soulagement d’être ici. » Claudette, 88 ans, est la plus ancienne résidente du Boistissandeau.

Arrivée en 2008, après le décès de son mari, elle loge avec sa fille Joëlle, 65 ans, atteinte d’infirmité motrice cérébrale (IMC), dans cette aile de château en pleine campagne vendéenne, près de la commune des Herbiers.

Y aller petit à petit 

Claudette, 88 ans, est la plus ancienne résidente du Boistissandeau. Elle y vit depuis 2008 avec sa fille Joëlle, atteinte d'infirmité motrice cérébrale. Sébastien Salom-Gomis pour Le Media Social

Ouvert depuis 2007, le lieu compte 33 appartements, pour une quinzaine de familles résidentes. Aujourd’hui, les 3 000 m² et 7 hectares comptent aussi 3 chats, 1 chien et 1 colombe, tous ici avec leurs maîtres, qui sont chez eux.

Claudette et Joëlle ont choisi de faire de leurs 2 studios côte à côte une chambre commune et une pièce de vie. « Une pièce de jour, une pièce de nuit, explique cette dynamique octogénaire. Mais on va bientôt changer l’aménagement. On aura chacune notre studio. On y va petit à petit. Je ne suis pas éternelle. On a beau se dire qu’il faut le faire... c’est difficile. »

Quel avenir « après moi » ?  

Portée par l’association Handi-Espoir, la maison d'accueil familial du Boistissandeau est née de l’interpellation de parents inquiets auprès d'élus locaux, qui a coïncidé avec l'opportunité, offerte par le département, d'un projet dans le château du Boistissandeau dont il est propriétaire. Handi-Espoir s'est saisi de l’occasion.

« Se posait alors la question du vieillissement de la personne en situation de handicap, expose Nicolas Marichal, directeur de l’établissement depuis une dizaine d’années. Il y avait une vraie volonté politique de créer quelque chose autour de cette problématique. Leur enfant va leur survivre, aussi ces parents se questionnaient-ils : quelle garantie pour "l’après moi" ? »

Deux résidents mariés

Thierry et Laure sont restés au Boistissandeau après le décès de leurs parents respectifs. Ils se sont mariés l’année dernière, après que l’équipe ait pris le temps de leur expliquer les conséquences d’un tel engagement. Sébastien Salom-Gomis pour Le Media Social

À la maison d'accueil familial du Boistissandeau, les parents vieillissants sont donc accueillis avec leur enfant handicapé. La garantie pour ce dernier est de pouvoir rester - si bien sûr il le souhaite - même après le décès de ses parents.