Le média social
Réagir
Imprimer
Télécharger

Un refuge pour les jeunes femmes victimes de violences

Longs FormatsAlexandra LUTHEREAU28 septembre 2023
Abonnés

Le lieu d’accueil et d’orientation (LAO) Pow’HER, géré par l’association FIT Une Femme un toit, accueille et accompagne en Seine-Saint-Denis des jeunes filles, âgées de 15 à 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles. Objectif : gérer l’urgence et les aider dans la déconstruction des violences dans lesquelles elles ont bien souvent toujours baigné.

Sur l’immeuble en crépi marron de cette avenue de la ville de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), à quelques mètres de l'échangeur, un drapeau tricolore flotte au fronton de la maison des associations. Mais aucune plaque n’indique que s’y trouve le LAO Pow’Her. Pour y pénétrer, il faut passer par le visiophone et attendre qu’on nous ouvre. 

Un lieu dédié aux très jeunes filles

À l’intérieur du petit immeuble, le lieu géré par l’association « FIT, une femme, un toit » occupe le rez-de-chaussée et le 3e étage. Dans le petit salon à la décoration chaleureuse sont installées trois jeunes filles. L’une d’elles, robe orange, longs cheveux noirs, porte nerveusement son téléphone à l’oreille.

Elle essaie désespérément de joindre le 115. Son conjoint violent, qu’elle a épousé religieusement, vient de la mettre à la porte de chez eux. La jeune fille est tétanisée à l’idée de se retrouver dans la rue cette nuit-là. Mais elle est au bon endroit : le LAO Pow’Her est un lieu dédié aux très jeunes filles victimes de violences sexistes et sexuelles.

Pas confiance 

Les locaux du LAO Pow'Her, refuge à la décoration chaleureuse pour les jeunes filles accueillies, ne sont pas identifiables de l'extérieur. Jeanne Frank/Divergence pour Le Media Social

D’après les études (1), les filles de moins de 25 ans sont les premières victimes des violences sexistes et sexuelles, mais les dernières à pousser les portes des organismes de droit commun pour se faire aider. Elles ne représentent que 11 % des appels au 3919 (2), le numéro national d'aide aux femmes victimes de violences, et seulement 10 % des bénéficiaires de structures spécialisées ou de droit commun.

Pourquoi ? Parce que ces femmes « ne se retrouvent pas dans les aides et dispositifs proposés. En effet, les structures d’accueil sont la plupart du temps dédiées aux femmes avec enfants, les autres sont des lieux mixtes. Et souvent, elles ne connaissent même pas ces dispositifs », explique Mathilde (3), éducatrice spécialisée et coordinatrice. « Généralement, elles n’ont pas confiance dans les institutions, ni dans les adultes », complète Amandine Maraval, la directrice du lieu.

Un pari sur l'avenir