Dans le Haut-Rhin, l’Arsea a ouvert une alternative à l’internat pour les adolescents placés. Cette formule à domicile profite à moins de 5 000 mineurs en France, mais tend à se développer – sans toutefois faire l’unanimité. Mode d’emploi à Mulhouse.
« J’ai compris qu’il fallait être calme et ne pas s’énerver. » L’aveu est lâché par une fille à la bouille encore enfantine mais au regard bouillonnant. Et manifestement ce matin, Emona, 18 ans, est parvenue à se contrôler. En arrivant au Foyer René Cayet, certes, elle a d’abord préféré s’enfermer dans la voiture familiale, et laisser sa mère rejoindre, seule, l’équipe de l’Arsea – « Association régionale spécialisée d’action sociale, d’éducation et d’animation ». Mais la voilà, finalement, qui rejoint le petit-déjeuner, saisit un croissant et prend place - calmement. « Emona est hyperactive, et ça ne l’empêchera pas d’avancer dans sa vie », commente sa mère Sandrine, les yeux brillants de bienveillance. Et c'est bien pourquoi elle en est venue à « utiliser » ce nouveau « service éducatif d’accompagnement à domicile renforcé » (SEADR), lancé par l’association en 2018.