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Un dispositif sur mesure pour les mères usagères de drogues

Longs FormatsLaetitia BONNET25 août 2022
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Portée par l’association bordelaise La CASE, qui accompagne les usagers de drogues, l’unité périnatalité addiction (UPA) soutient des femmes en situation de précarité, d’addiction, et enceintes ou ayant un bébé. Le dispositif repose sur un hébergement en appartement de coordination thérapeutique, une équipe pluridisciplinaire et différents partenariats.

Depuis son appartement dans l’immeuble de l’unité périnatalité addiction (UPA), situé dans un quartier animé de Bordeaux, Lila* attend fébrilement l’ouverture de la permanence hebdomadaire tenue sur place par un binôme de professionnels du médico-social.

Vanina Marquié-Moreau, coordinatrice des appartements de coordination thérapeutique (ACT) de l'association La CASE, et Marie Pillot Debelleix, médecin coordonnateur, arrivent sur place et s’installent, prêtes à recevoir les femmes soutenues par ce dispositif - unique en France sous cette forme d’ACT.

Avec ou sans leur enfant

Assise dans le fauteuil, Lila, dont l'enfant est placé, montre à Vanina Marquié-Moreau, coordinatrice des ACT, le courrier du tribunal l'informant que son droit de visite auprès de son bébé est réduit. Éric Bouloumié pour Le Media Social

Lila interpelle rapidement le binôme pour montrer la lettre du tribunal, juste reçue, l’informant que son droit de visite auprès de son bébé est réduit… Elle est arrivée à l’UPA en septembre 2021 et a accouché début novembre : 15 jours après sa naissance, son enfant a été placé par le juge de façon temporaire. L’équipe fait régulièrement face à ce type de situation et accompagne de son mieux les mères concernées.

Cinq appartements sont actuellement occupés par des femmes en situation de précarité psychosociale, présentant des addictions, enceintes ou mères d’un enfant de moins d’un an. Parmi elles, Louise*, 21 ans, est enceinte de 7 mois. Julie* est avec son bébé. Les trois autres ont dû se résoudre au placement de leur enfant.

Sortir de l’urgence

L’UPA a été créée par l’association La CASE (lire l'encadré ci-dessous) dans le but de proposer à ces femmes un lieu serein, le temps de leur expérience de la maternité.

Ce dispositif, financé pendant deux ans par l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine à titre expérimental, et soutenu par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), vient d'être pérennisé. 

L'un des sept appartements meublés et équipés que compte l'UPA, dans un immeuble privé à Bordeaux. Un studio est toujours libre pour les éventuelles entrées en urgence. Éric Bouloumié pour Le Media Social