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Un accueil pour jeunes réfugiés et demandeurs d’asile LGBT

Longs FormatsFlore MABILLEAU07 septembre 2020
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Le Refuge, à Angers (Maine-et-Loire), accueille depuis octobre 2019 les jeunes réfugiés et demandeurs d’asile LGBT victimes, dans leur pays d’origine, de violences en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Un dispositif expérimental national d’hébergement (DENH) de 30 places, testé pour la première fois en France.

Manches retroussées, le slogan « Life is beautiful » apparaît gravé en lettres bleutées sur son bras. « Je déteste ce tatouage, je n’avais que 13 ans quand je l’ai fait, soupire Andria, 23 ans, mi-mélancolique, mi-rieur. Je ne suis plus trop d’accord avec ce message ; la vie peut être belle, c’est sûr, mais pas chaque jour ».

Bientôt, il espère cacher ces mots sous un nouveau symbole et faire table rase du passé.

Andria, jeune réfugié géorgien, a débarqué en France en 2017. Cyril Chigot/Divergence pour Le Media social

Depuis décembre 2019, le jeune réfugié géorgien habite à Angers (Maine-et-Loire), dans l’un des six appartements du dispositif expérimental national d’hébergement (DENH) créé par la fondation le Refuge en octobre dernier.

Un programme destiné à accueillir des réfugiés ou demandeurs d’asile âgés de 18 à 30 ans, victimes d’homophobie ou de transphobie dans leur pays d’origine.

« Ma famille pensait que c'était une maladie »

« J’ai quitté mon pays car ma famille, orthodoxe, n’acceptait pas mon homosexualité et pensait que c’était une maladie qui allait me conduire en enfer », raconte-t-il. Physiquement en danger, menacé par son frère, le jeune homme débarque en France en 2017, grâce à l’argent confié par sa mère pour fuir.

Las, quelques mois plus tard, gare de Lyon, à Paris, il sera de nouveau victime d’une attaque homophobe, pour laquelle son agresseur vient d’être condamné.

Un suivi psychologique

« Je suis encore stressé par ce que j’ai vécu, je vais souvent voir un psychologue, je n’arrive pas à oublier », souffle-t-il. Un thérapeute qu’il a rencontré grâce au DENH.

« Nous avons noué des partenariats avec des psychologues exerçant en libéral pour permettre aux jeunes, à leur arrivée, d’avoir un premier rendez-vous », détaille Anne Méaux, cheffe de service du dispositif. « À eux, ensuite, de voir s’ils souhaitent poursuivre ou non ».

Anne Méaux, cheffe de service du dispositif expérimental national d'hébergement de la fondation. Cyril Chigot/Divergence pour Le Media social