À Saint-Nazaire, Silapsy aide des personnes ayant des troubles psychiques à accéder à un logement et à y demeurer. Ce dispositif se base sur l'alliance innovante et efficace de trois partenaires : un bailleur social (Silène), l'hôpital psychiatrique de Saint-Nazaire et une association d’accompagnement social (Solidarité Estuaire).
« Théoriquement, je devrais pouvoir louer un logement : comme je suis sous curatelle, les propriétaires auraient l'assurance d'être payés. En réalité, c'est très difficile », raconte T. J. (1).
Depuis un an et demi, le jeune Nazairien et sa chienne sont entrés dans un appartement, via le dispositif d'accès au logement Silapsy.
« J'avance »
Au bout de son immeuble se profilent les gigantesques grues rouges et blanches des chantiers navals, puis la mer. « Avec un appartement fixe, un cadre, c’est beaucoup plus facile de suivre mes soins psychiatriques, constate celui qui a connu la rue. J'ai appris à comprendre ma schizophrénie, à ne plus en avoir honte. J'avance. »
Un bail glissant

Comme trente autres personnes depuis 2016, T. J. est accompagné par le dispositif Silapsy.
Co-créé par le bailleur social Silène, l’association d'accompagnement social Solidarité Estuaire et le pôle de psychiatrie adulte du centre hospitalier de Saint-Nazaire, celui-ci permet l’accès et le maintien dans un logement ordinaire de personnes en souffrance psychique.
Une insertion sociale possible
Ainsi, le parcours de soins des personnes n'est pas rompu et une insertion sociale devient possible. Concrètement, Silène mobilise dix logements qu'il loue à Solidarité Estuaire.
L'association les sous-loue à des personnes acceptant un accompagnement social et psychiatrique hebdomadaire. Le bail est glissant. Au bout d’un an, la personne peut devenir locataire de l'appartement.
Éviter les expulsions...

Avant cette collaboration inter-institutions, formalisée par une convention, les trois acteurs intervenaient chacun de leur côté. Avec des limites.
« Régulièrement, nous faisons face à des locataires en souffrance psychique, pour qui conserver un logement est compliqué. À cause de nuisances sonores, d'impayés, de problèmes d'hygiène. Mener des procédures d’expulsion n’était pas satisfaisant », retrace Roselyne Latouche, conseillère en économie sociale et familiale (CESF) employée par le bailleur social Silène.