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Tapaj, le travail comme tremplin vers le soin

Longs FormatsAudrey GUILLER06 novembre 2025
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À Lorient, des jeunes de 16 à 25 ans en errance et consommateurs de produits retrouvent un cadre grâce à Tapaj, un dispositif qui mêle missions de travail ponctuelles, payées à l'heure le jour même, réduction des risques et accompagnement social au quotidien. Les jeunes y construisent confiance et stabilité, pour reprendre pied et avancer.

Il est à peine 8 h 30 dans les locaux de l’association Douar Nevez, à Lorient. Sur les portemanteaux, des vestes fluorescentes. Dehors, une camionnette attend qu’on y charge du matériel de nettoyage. Margaux Meunier, assistante sociale à mi-temps sur le dispositif Tapaj, cherche les clés : « Quand il n’y a plus de fil sur le rotofil, c’est délicat pour moi, je n’ai pas été formée à ça », plaisante-t-elle.

Un travail à la journée

Ici, Tapaj - pour « Travail alternatif payé à la journée » - s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans, précaires, en errance et consommateurs de produits psychoactifs. Dans quelques minutes, deux vingtenaires doivent arriver pour commencer une matinée de travail. Ils font partie des 15 jeunes participant actuellement à ce programme médico-social porté par le Csapa (Centre de soins en addictologie) de Lorient. 

L’idée : proposer du travail rémunéré, à la journée, pour amorcer un chemin de réinsertion et de soin. « La force du dispositif, c’est l’articulation solide entre réduction des risques, reprise de confiance et soins, via le travail », résume Laurent Pommereuil, directeur adjoint de Douar Nevez.

Cent jeunes

Éric et Mathis chargent le matériel pour partir nettoyer des arrêts de bus, avec l'aide de Margaux Meunier, assistante sociale à Tapaj (à l'arrière-plan). Laurent Guizard pour Le Media Social

Les jeunes arrivent par la mission locale, le bouche-à-oreille ou le Csapa. En 2024, deux cents demi-journées de travail obtenues auprès d'entreprises - entretien, déménagements, paysagisme - ont été proposées à cent jeunes. 

Ce matin, c’est Mathis et Éric qui partent nettoyer des arrêts de bus. Avant de charger le matériel, Mathis confie son inquiétude : il doit être opéré le lendemain et ne sait pas encore s’il aura une place d'hospitalisation pour sa convalescence. Les deux jeunes ont intégré Tapaj en 2023 et ont atteint la phase 3 du processus, la plus autonome.

Trois phases