Face à des majeurs protégés qui souffrent de troubles psychiques, les mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM) se retrouvent souvent bien seuls. Le 9 octobre, lors d’un colloque de la Fnat, des professionnels ont présenté des initiatives permettant de faire face à ces situations dites "complexes".
« Ni fou, ni [in]capable ! ». L’intitulé de ce colloque organisé par la Fédération nationale des associations tutélaires (Fnat) le 9 octobre, n’a pas été choisi au hasard. « C’est volontairement provocateur », reconnaît Hadeel Chamson, son délégué général, qui veut, avec cette expression, « rompre avec les représentations stigmatisantes des personnes souffrant de troubles psychiques et en mesure de protection ».
Il s’agit là de « refuser l’amalgame entre maladie mentale et perte de discernement » et de « rappeler que les personnes protégées ne sont pas des objets de soins ou de protection mais des sujets de droits », poursuit-il.
Étude de la DGCS
Car les personnes concernées par une mesure de protection juridique sont aussi très souvent suivies pour des troubles psychiques, comme le confirment les premiers résultats de l’étude relative à la population des majeurs protégés, réalisée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et l’Ancreai.
Présentés ce 9 octobre, les chiffres montrent que 58 % des majeurs protégés bénéficient d’un suivi psychiatrique, psychologique ou médical.
« De plus en plus présents parmi le public sous mesure de protection », les troubles psychiques sont aussi souvent « associés à des conduites addictives avec un accès aux soins limités », précise l’étude. Les comportements violents vis-à-vis du mandataire sont aussi en augmentation.