Depuis l'arrivée de Maël de Calan à la présidence du département du Finistère, la politique en matière de RSA a changé de cap. Contrôles renforcés, sanctions accrues et orientations ciblées sur le retour à l'emploi : les mesures suscitent des protestations des syndicats et élus d'opposition, et des actions des allocataires.
C'est en 2022 que le conseil départemental du Finistère a lancé son « plan RSA », un an après l'élection de son nouveau président, Maël de Calan (divers droite), qui a fait basculer la majorité. « Pour 2025, grâce aux actions engagées, le nombre d'allocataires devrait diminuer à 14 000. Ils étaient 18 000 en 2021 », se félicite aujourd'hui l'élu (1).
La baisse est spectaculaire, l'une des plus fortes de France, accompagnée d'une réduction du budget consacré au RSA, passé de 117 millions d'euros en 2021 à 109 millions d'euros en 2025.
Mais cette stratégie fait polémique : les élus d'opposition dénoncent une politique du chiffre, tandis que le collectif d'allocataires « Assemblée RSA France Travail Brest » multiplie les actions pour riposter.
Ses membres ont, par exemple, investi le conseil départemental, diffusé des tracts, ouvert des permanences d'entraide, rédigé un guide pratique d'accès aux droits pour les allocataires.
Une politique qui fait polémique
« De Calan y est allé fort, avec un vrai zèle. C'est la droite dure », dénonce pour sa part Ludovic Morin, secrétaire général de la CGT 29.
« Alors qu'en Bretagne, la baisse du nombre d'allocataires RSA est d'environ 1 %, la politique brutale et anti-pauvres de Maël de Calan finit par se voir » (2), souligne l'élu d'opposition PS au conseil départemental, Tristan Foveau, également adjoint au maire de Brest et vice-président de Brest Métropole.
Quant à Michel Abhervé, ex-professeur en économie sociale et solidaire et en politiques publiques, il constate que « Maël de Calan est un brillant technocrate, ex-consultant de McKinsey : il gère sa collectivité comme une entreprise ».
Un plan en six actions
Le président du département – ancien de l'UMP et des Républicains, qu'il a quittés en 2019 – revendique un plan d'action en six volets :

