Depuis le 1er janvier 2023, l’Institut pour déficients auditifs Gustave Baguer, épinglé en 2021 pour des faits de maltraitance, a été repris par l’Établissement public national Antoine Koenigswarter (Epnak). Retour sur ces deux années de transition, avec son directeur général, Emmanuel Ronot.

Au printemps 2021, un article de Mediapart révélait de graves dysfonctionnements dans l’accompagnement de jeunes accueillis à l’Institut départemental Gustave Baguer, établissement public, qui accueille des enfants malentendants. La mobilisation associative qui a suivi a conduit la secrétaire d’État aux Personnes handicapées de l’époque, Sophie Cluzel, à solliciter l’Epnak pour lui confier un mandat de gestion de la structure.

L’Epnak est en effet le seul établissement public national médico-social qui possède des structures sur l’ensemble du territoire et a la particularité d’intervenir en appui aux établissements en situation difficile.

Dans quel état avez-vous trouvé l’établissement départemental Gustave Baguer ?

Emmanuel RonotLe directeur venait d’être débarqué après de graves accusations de maltraitance. Il n’y avait plus aucune confiance de la part des jeunes et des familles dans la gouvernance. Nous avons rencontré toutes les parties prenantes : les enfants et leurs parents, mais aussi les partenaires, les professionnels, les associations représentatives des personnes sourdes.

Lors du conseil d’administration (CA), présidé par le conseil départemental des Hauts-de-Seine, nous leur avons proposé de nous confier un mandat de gestion pour redresser la situation. Contrairement à l’administration provisoire, qui donne les pleins pouvoirs à un administrateur, ce dispositif permet au CA de rester en place.