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Repenser l’hébergement pour mieux accueillir les personnes LGBTQI+

Longs FormatsMaïa COURTOIS08 janvier 2021
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Le public LGBTQI+ (1) est présent dans l’hébergement généraliste. Pourtant, l’orientation sexuelle et l’identité de genre y demeurent tabous, et les dispositifs sont inadaptés. Après une étude sur le sujet, la FAS Ile-de-France prépare un guide pratique, conçu avec des travailleurs sociaux, juristes et associations communautaires.

« Les personnes LGBT+ ne sont pas un public à la marge, bien que marginalisé » dans l’hébergement, rappelait Arthur Anane, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) Ile-de-France, en ouvrant, le 26 novembre dernier, une journée de présentation d’une étude de la FAS Ile-de-France consacrée à cette problématique encore mal appréhendée dans le secteur.

La fédération, mobilisée sur cette question, entend contribuer concrètement à l'amélioration des pratiques envers ces publics, notamment à travers à un guide dont la conception, en cours, implique des travailleurs sociaux, des juristes et des associations communautaires. 

Arthur Anane, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) Ile-de-France. DR

Pour Kyymyy Isis, femme trans ayant été plus de vingt ans sans domicile fixe, le problème est profond : « Il faudrait changer toute l’approche. Pour eux, SDF, c’est une généralité ». Trop de fois, elle s’est ainsi retrouvée dans des structures d’hébergement réservées aux hommes.

« Ma carte d’identité indique "monsieur ": donc pour eux tu es un mec, point barre. On te met dans des centres d’hébergement avec des mecs, tu te douches devant tout le monde… »

Mauvaises orientations

Souvent, les travailleurs sociaux relèguent les questions d’orientation sexuelle et d’expression de genre dans la sphère de l’intime. « Ce sont des situations qu’on n’arrivait pas trop à prendre en charge ni à orienter. C’est un public qui s’est autocensuré du 115 », témoigne ainsi une responsable du Samu Social dans l’étude, déplorant une baisse du nombre d’appels des personnes LGBTQI+.

À cause des mauvaises expériences subies ou de leur appréhension, nombre d’entre elles « préfèrent vivre à l’hôtel, dans des squats, rester en rue, ou comptent sur les réseaux de solidarité », indique l’étude.

Une mise en danger