Le conseil départemental de Gironde a annoncé en mars une réorientation de sa politique de protection de l’enfance en faveur de la prévention, quelques jours avant de voter une réduction inédite du budget. Les associations gestionnaires ont dû amender leur copie en quelques semaines. Ce 28 mai, son président Jean-Luc Gleyze annoncera le contour des dispositifs retenus.
La protection de l’enfance est partout dans le rouge. En Gironde (33), où la politique départementale (socialiste) était jusqu’alors plutôt généreuse, les associations habilitées retiennent leur souffle.
Le 13 décembre, le conseil départemental (CD 33) a annoncé une baisse du budget pour 2025, en arguant du virage à réaliser en faveur de la prévention et des alternatives au placement, que tous les rapports récents (Cnape, Défenseur des droits, Santiago, etc.) appellent de leurs vœux.
Des travaux étaient d’ailleurs déjà en cours depuis plusieurs mois avec les partenaires, en vue du prochain schéma départemental de la protection de l’enfance 2025-2030.
Mais l’urgence budgétaire contraint à accélérer le mouvement, selon le CD 33 – le préfet faisait alors planer la mise sous tutelle possible du département. Or une place d’hébergement coûte trois fois plus cher en moyenne qu’un placement à domicile.
« Ok pour réinterroger nos modes d’accueil, mais pas le couteau sous la gorge », s’indigne Céline Rivière, présidente de l’Acsssa qui réunit les cadres de la protection sociale girondine. « Les mesures de placement sont le fait d’ordonnances judiciaires, on ne peut pas renvoyer les jeunes chez eux comme ça. »
Effet ciseaux budgétaire pour la Gironde
Pourquoi cette situation particulièrement dégradée ? La Gironde part de haut : depuis 2015, le budget de la protection de l’enfance y a connu une augmentation de 76,8 %. Problème : comme tous les départements, le CD 33 est coincé entre des dépenses sociales qui flambent et des ressources qui flanchent.