Si les textes juridiques garantissent aux enfants accompagnés en protection de l'enfance une place dans les décisions les concernant, la réalité du terrain est bien différente. Dans une publication de l'ONPE, la sociologue Isabelle Lacroix explore les conditions nécessaires pour faire de la participation des jeunes un levier d’autonomie.
Dans l'étude « Faire entendre les voix juvéniles en protection de l'enfance », publiée en septembre 2025 par l'Observatoire national de la protection de l'enfance (ONPE), Isabelle Lacroix, maîtresse de conférences en sociologie (université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines/Paris-Saclay), pointe un écart entre le cadre juridique et les pratiques de terrain en termes de participation des jeunes accompagnés en protection de l’enfance.
Celle-ci « demeure inégalement mise en œuvre », souligne-t-elle, rappelant qu'elle suppose d’« interroger les représentations liées au statut d’enfant protégé, les dispositions des jeunes à s’impliquer et les pratiques professionnelles qui l’entravent ou la favorisent. »
Faible influence de leur participation
Dans son analyse, Isabelle Lacroix reconnaît que « ces dernières années, la participation individuelle des jeunes au projet socio-éducatif et aux décisions les concernant a progressé par le biais d’outils tels que le document individuel de prise en charge (DIPC) ou le projet pour l’enfant (PPE). Leur participation collective aux conseils de la vie sociale (CVS) ou dans les collectifs d’anciens jeunes placés s’est de même développée. »

