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Protection de l'enfance : à Kalyva, le pari de l’accueil familial et collectif

Longs FormatsLaetitia DELHON24 avril 2025
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À Muret près de Toulouse, un lieu de vie alternant placement familial et accueil collectif accompagne depuis 2022 sept enfants placés en situation très complexe. Fin des ruptures d’accueil, diminution des troubles, agilité et éthique professionnelle : le dispositif fait ses preuves mais se heurte à la réalité financière du secteur.

Il est midi ce mercredi de février quand Martin (*) pousse la porte de Kalyva, suivi de son assistante familiale. Il se jette dans les bras de Marie-Ève, la maîtresse de maison. Ça sent bon l’échine de porc épicée et les carottes Vichy, les flans au caramel reposent dans le four. 

La table est mise pour neuf : les éducateurs, les enfants et adolescents présents ce jour-là. « On mange avec eux comme dans une famille », indique Marie G., éducatrice spécialisée.

L’enfant avant tout

Comme une famille, c’est bien le principe de Kalyva (« cabane » en grec), où « l’enfant est présent tout le temps dans la tête des adultes », souligne Véronique Chaa, cofondatrice et coresponsable de ce lieu de vie innovant. Lancé en 2022 sous le régime de l’entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus) par deux éducatrices spécialisées qui ont roulé leur bosse en protection de l’enfance, le dispositif, rare, imbrique placement familial et accueil collectif, répit et clinique éducative.

Dans la dentelle

Véronique Chaa est cofondatrice et coresponsable de ce dispositif qui imbrique placement collectif et accueil familial. Clément Debeir / SapienSapienS pour Le Media Social

Anciennes responsables de service de placement familial, les deux professionnelles avaient observé et vécu de l’intérieur le poids des structures sur le parcours des enfants. La façon dont les institutions, trop grandes, pas assez agiles, trop tournées sur leur propre organisation, ne répondent pas aux besoins de protection et de soin des plus cabossés, générant des ruptures.

Elles ont donc conçu Kalyva comme une réponse dans la dentelle pour ces enfants « à double vulnérabilité », en situation de handicap et placés à l’aide sociale à l’enfance (ASE). Ceux dont la souffrance peine à être comprise, soignée, soulagée, et qui mettent parfois tant à l’épreuve les professionnels que ces derniers s’épuisent.

Le pari du double accueil