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Prostitution des mineurs : se former pour mieux y répondre

Longs FormatsMariette KAMMERER26 février 2021
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La prostitution des mineurs pris en charge en protection de l'enfance est un sujet qui préoccupe les professionnels et les laisse souvent démunis. Pour mieux l'appréhender, l'équipe du centre éducatif renforcé Le Sextant a suivi la formation proposée par l'association Agir contre la prostitution des enfants.

« Depuis quelques années, on observe une récurrence des problématiques liées à la prostitution. On y est plus souvent confrontés », explique Arnaud de Palo, chef de service du centre éducatif renforcé (CER) Le Sextant, situé dans la campagne viennoise, en Isère.

Géré par l'Association pour l'éducation renforcée (Apler), c'est l'un des trois seuls CER en France à n'accueillir que des filles de 14 à 18 ans, par groupe de six, pour des séjours de 5 mois dans le cadre d'un placement judiciaire.

Besoin d'outils

« Elles sont ici parce qu'elles ont commis un délit. La prostitution n'est qu'une problématique parmi beaucoup d'autres, mais on a besoin d'outils pour comprendre le phénomène et l'accompagner », ajoute-t-il.

La douzaine de professionnels profite d'une intersession pour assister à deux jours de formation avec l'association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE).

Phénomène protéiforme

L'équipe du CER le Sextant est de plus en plus confrontée à la problématique de la prostitution. La formation dispensée notamment par Arthur Melon (ici, debout devant l'écran) doit leur donner des outils pour y faire face. Pablo Chignard pour Le Media Social

« La prostitution adolescente est plus précoce et sans doute en augmentation, confirme Arthur Melon, secrétaire général de l'ACPE, bien qu'on ne dispose d'aucune statistique fiable ».

Les formes de pratiques et lieux de rencontres sont divers : cela va d'actes sexuels dans les toilettes du collège pour un téléphone portable, à des rencontres dans des hôtels ou des soirées organisées via les réseaux sociaux.

« Michetonnage » 

« Certaines ne se considèrent pas comme prostituées, le "michetonnage" est pour elles un moyen de gagner de l'argent et de recevoir des cadeaux », ajoute-t-il.

Les signes d'alerte à repérer, outre l'argent et les cadeaux, peuvent être un changement soudain de comportement : décrochage scolaire, fugues, addictions, hygiène négligée ou excessive.

Argent et sexe

Arthur Melon est secrétaire général de l'association Agir contre la prostitution des enfants, et intervient comme formateur. Pablo Chignard pour Le Media Social