En Meurthe-et-Moselle, la pouponnière départementale a élargi ses modalités de prise en charge en créant un service d’assistants familiaux d’urgence relais (Safur) et un accueil de jour. Deux dispositifs qui visent à proposer un accompagnement plus ajusté aux besoins des tout-petits.
Une grande feuille, des bâtons de colle, des feutres, une éphéméride de juillet-août : ce matin, Esmée (*), 3 ans, réalise un calendrier de l’été, aidée par sa « tatie », l’assistante familiale Gaëlle Préaux. Placées à la pouponnière, Esmée et sa sœur vivent chez Gaëlle depuis près d’un an. Mais bientôt, à la fin du mois d’août, les deux sœurs déménageront dans un village d’enfants à côté de Nancy. Fabriquer ce calendrier coloré permet sans doute à Esmée de se projeter dans son avenir proche.
De grands progrès
Une chose est sûre, en l’espace d’un an, elle a fait de grands progrès, souligne Gaëlle Préaux : « Quand elle est arrivée, elle ne s’exprimait pas ou que par des cris. Elle avait peur de tout, de nos chiens, de la voiture, du bruit de l’aspirateur… Sa grande sœur n’était pas tendre avec elle, elle s’asseyait sur elle. » L’assistante familiale ouvre l’album de vie de la petite fille où sont compilés photos, dessins et petits mots : « Esmée est une petite fille très intelligente. Aujourd’hui, elle est propre et prête à aller à l’école à la rentrée prochaine, comme sa grande sœur… »
Éviter les séparations de fratries

Gaëlle Préaux est l’une des six assistantes familiales que compte actuellement le service d’assistants familiaux d’urgence relais (Safur). Créé en 2020 et rattaché à la pouponnière départementale de Meurthe-et-Moselle, ce dispositif repose sur le principe d’un accueil temporaire (six mois renouvelables une fois) qui s’adresse à des profils d’enfants différents.
Pour le cas d’Esmée et de sa sœur, l’un des objectifs était d’éviter leur séparation. L’aînée, ayant plus de 3 ans, devait quitter la pouponnière et donc être séparée de sa sœur, ce qui semblait préjudiciable pour l’une comme pour l’autre.
Préparer une adoption
Le choix d’un accompagnement par le Safur peut également être envisagé pour des enfants pour lesquels se pose la question d’un changement de statut en vue d’une adoption. L’an dernier, Gaëlle Préaux a ainsi accueilli un garçon qui a connu ce parcours : « Il est arrivé chez moi à 18 mois. Il faisait énormément de colères et m’a mise à rude épreuve… On pensait que cet enfant n’était pas adoptable au vu de son comportement. Mais au fil du temps, les crises ont été moins fréquentes, il s’est senti sécurisé et il a été adopté », raconte l’assistante familiale.