La mini-série "Lycée Toulouse-Lautrec", diffusée depuis le 9 janvier sur TF1, met en scène le quotidien d'élèves valides et en situation de handicap avec humour et sensibilité. Et ça marche : au vu des chiffres d'audience, les premiers épisodes ont trouvé leur public.

Adolescente très occupée par ses amies, les réseaux sociaux ou ses peines de cœur, Victoire (Chine Thybaud) vit mal le changement de lycée imposé par le divorce de ses parents : la voilà scolarisée en première au lycée Toulouse-Lautrec à Vaucresson (Hauts-de-Seine), un établissement singulier qui mêle élèves valides et en situation de handicap.

Comment la jeune fille, très réticente à son intégration, va-t-elle s'adapter à ce nouvel environnement ? C'est l'objet de la mini-série de six épisodes que TF1 a commencé à diffuser lundi 9 janvier, en première partie de soirée, et qui est disponible en replay sur MyTF1.

Une fiction inspirée de la vraie vie

Si cette œuvre est une fiction, elle est directement inspirée de l'expérience vécue à l'adolescence par sa scénariste, productrice et coréalisatrice, Fanny Riedberger.

« Victoire, c'est moi », a-t-elle ainsi confirmé lundi soir, sur la scène de l'auditorium de TF1, lors d'une soirée de lancement organisée en présence de l'équipe de la série, de représentants du lycée et du monde associatif, de la secrétaire générale du Comité interministériel du handicap (CIH), Céline Poulet, et de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq.

Une histoire d'adolescence

Pour cette dernière, Lycée Toulouse-Lautrec est « une vraie réussite parce qu'elle parle à tout le monde, elle raconte une expérience universelle de l'adolescence et met les jeunes en situation de handicap au même niveau que les autres ». Une telle fiction à une heure de grande écoute « aide notre société à comprendre que cette intégration peut se faire de façon très simple et très fluide », a aussi déclaré la ministre au Media Social.

Et si Geneviève Darrieussecq a reconnu que ce type d'établissements dédiés au handicap moteur était rare en France – cinq fonctionnent à l'heure actuelle, pour 82 établissements régionaux d'enseignement adapté (Erea) ouverts aux élèves en situation de handicap psychique, selon elle –, elle s'est félicitée que « de plus en plus de professionnels et de compétences médico-sociales [soient] présentes dans les établissements scolaires ».

Un tournage dans le vrai lycée

De son côté, Céline Poulet, secrétaire générale du CIH, a trouvé la série « géniale » et a particulièrement apprécié qu'elle présente la situation des élèves « avec beaucoup d'humour », sans s'interdire de tout montrer, y compris les difficultés d'un passage aux toilettes. Un moment d'anthologie du premier épisode qui traite avec légèreté et pertinence un moment crucial de l'intimité des personnes.

De fait, Lycée Toulouse-Lautrec – qui a reçu le prix de la meilleure série de 52 minutes au dernier Festival de la fiction de La Rochelle en septembre 2022 – est un programme familial très réussi, drôle et touchant, qui frappe par sa justesse et son authenticité. « Tourner dans le vrai lycée Toulouse-Lautrec a été une chance incroyable pour nous », a d'ailleurs souligné Fanny Riedberger.

Une distribution haute en couleurs

La série bénéficie aussi d'une distribution formidable qui incarne à merveille des personnages hauts en couleur, à l'instar de Marie-Antoinette interprétée par Ness Merad, une jeune actrice atteinte d'une dystrophie musculaire congénitale et qui crève l'écran, aux côtés d'acteurs plus célèbres comme Stéphane De Groodt (le proviseur) et Valérie Karsenti (son adjointe).

La diffuser en première partie de soirée était un pari pour la chaîne privée qui s'est félicitée mardi du bon accueil qu'elle a reçu, en publiant des audiences plus qu'encourageantes puisque le premier épisode a rassemblé près de quatre millions de téléspectateurs. La suite… lundi prochain !