La Cour des comptes dresse un bilan critique du pilotage de la politique de lutte contre la pauvreté menée depuis 2018. Des objectifs – comme la formation des travailleurs sociaux – n’ont pas été atteints et des mesures ont été abandonnées. Ses recommandations portent sur le suivi des actions et la contractualisation avec les départements.
Sept ans après le lancement de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté de 2018, suivi du Pacte de solidarités en 2023, la Cour des comptes a présenté, le 4 septembre, un bilan critique de cette politique publique.
Elle rappelle que l’ambition de la stratégie visait à « refonder un État providence contemporain qui réponde aux risques nouveaux » et était notamment centrée sur la prévention de la pauvreté par l’action auprès des enfants et jeunes. En alliant contractualisation avec les collectivités territoriales et mesures nationales, la stratégie « entendait dessiner le rôle de l’État comme garant de l’équité entre territoires (…) et pilote de l’action de l’ensemble des pouvoirs publics ».
Mais tout en revendiquant une approche multisectorielle, la stratégie n’a, « dès le début », pas permis de regrouper l’ensemble des actions ayant une incidence sur la pauvreté, comme le plan relatif à l’hébergement d’urgence et l’accès au logement, pointe le rapport.
Il considère aussi qu’elle n’a pas servi à répondre à la crise des gilets jaunes puis à la crise sanitaire. En outre, certains chantiers structurants ont été suspendus, comme la création d'un revenu universel d’activité qui devait fusionner de nombreuses prestations.
Formation des travailleurs sociaux
Son volet « formation professionnelle » a « vu ses ambitions considérablement révisées, dans le contexte de difficultés initiales de démarrage puis de la période du Covid ».