Des journées entières passées à pédaler, d'une livraison à une autre, sur des vélos souvent inadaptés, 6 voire 7 jours sur 7, pour un revenu de misère. Et, pour beaucoup, sans domicile fixe pour se reposer d'un tel labeur. C'est le sort, mieux connu du grand public français depuis le succès du film « L'histoire de Souleymane », des milliers de livreurs œuvrant pour des plateformes numériques telles que Uber, Deliveroo ou encore Stuart.
À Bordeaux, ces travailleurs exploités, majoritairement des hommes d’origine étrangère et pour une part sans titre de séjour, ont depuis février 2023 un lieu pour trouver un peu de répit, de l'entraide et du soutien. « Je viens tous les jours depuis deux ans. Ce lieu permet de récupérer, de se détendre, de recharger du matériel et de manger aussi », résume l'un d'entre eux.
Dans cette maison vieillotte de 70 m2, les livreurs bénéficient de permanences assurées par de multiples partenaires, pour un accompagnement sanitaire, administratif, juridique, social, voire professionnel. Le sujet de la santé, en particulier, est très important, ces travailleurs étant en grande souffrance physique et psychique.
Sur place, et très utile également, un atelier de réparation de vélos, animé par l'association Etu'Recup et par des livreurs bénévoles qui guident leurs confrères pour réparer une roue voilée, recharger les batteries des vélos électriques, trier les déchets… La notion de pair-aidance prend ici tout son sens pour des hommes qui, initialement, sont concurrents.
Pour lire l'intégralité de notre reportage long format, c'est par ici : → « La Maison des Livreurs, un lieu pour réparer les vélos et les vies »