Comment accompagner ces jeunes particulièrement vulnérables, cumulant les problématiques, face auxquels les professionnels de tous bords semblent faire aveu d'impuissance ? Il fallait bien l'espace d'un dossier long format pour décrypter les ressorts de ces situations d'"incasabilité", et surtout l'éventail des réponses qui émergent pour mieux y répondre.

Ce sont des adolescents « explosifs », qui « font tout péter », pour lesquels « tout a été tenté ». Confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), ils peinent à trouver leur place dans les maisons d’enfants à caractère social (Mecs) ou les familles d’accueil.

La plupart ont des traumatismes lourds, des parcours faits de multiples ruptures et des comportements violents. Ils naviguent entre les lieux de placement, les établissements de santé mentale et la rue. Et désarment, par leur échappement à toute tentative de lien, les éducateurs et autres professionnels qui les entourent.  

Décloisonner 

Ce sont des « incasables », disait-on, en référence à la mise en échec de tous les dispositifs qui leur sont proposés. Mais progressivement, l'approche du sujet s'inverse. Sociologues comme éducateurs le reconnaissent : au-delà de leur profil complexe, l'errance de ces jeunes traduit surtout l'incapacité des acteurs à composer des réponses au-delà des cloisonnements institutionnels classiques.

Comment progresser ? En « travaillant à une meilleure coordination, dans laquelle les projets pour l’enfant sont composés par des gens qui se sont mis d’accord sur la manière d’analyser les besoins, au lieu de réfléchir chacun dans son coin et d’analyser les choses de manière parfois contraires », propose Patricia Fiacre, co-rédactrice de la première étude réalisée sur ces jeunes, dans l'entretien qu'elle nous a accordé. 

Innover 

En inventant aussi, des solutions sur-mesure, alternatives, adaptables, pour ces jeunes qui demandent plus d'attention que les autres. De telles initiatives se développent, parfois depuis des années - comme les lieux de vie et d'accueil (LVA) ou les séjours de rupture - parfois depuis peu, comme les micro-structures, lieux de répit ou encore équipes mobiles qui commencent à se multiplier. 

Parmi elles, l'équipe mobile mixte « handicap et protection de l’enfance » de la Sauvegarde du Nord, nous a ouvert ses portes. Sa mission : offrir un accompagnement renforcé, pluridisciplinaire et borné par des dates précises, à des jeunes dont l'accompagnement connaît des difficultés importantes dans les différentes institutions desquelles il relève.

Découvrez ce reportage, l'interview, les analyses et témoignages croisés de différents acteurs sur ce sujet dans notre dossier long format de la semaine, par ici  ! ⇒ « Jeunes à besoins multiples : sortir de l’"incasabilité" »