Un collectif d'associations a conduit une enquête dans le parc de logement social. Où il apparait que les plus pauvres ont plus de mal à accéder à ces logements que les autres catégories. Quinze propositions sont émises pour débloquer la situation.
« La loi n'est pas respectée et il ne se passe rien. Si le droit au logement n'est pas pris en compte, rien ne bougera pas. » Un rien fataliste, Bernard Lacharme, président de l'association Dalo – et ancien secrétaire général du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées – résume les enjeux de cette question de l'accès des plus pauvres au logement social. D'ailleurs, elles se sont mises à six organisations (Habitat et humanisme, Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde, Solidarités nouvelles pour le logement et association Dalo) pour appuyer cette cause.
Une étude, trois approches
Allié à des chercheurs indépendants, ce collectif a réalisé une étude très approfondie pendant plus d'un an. La chercheuse Pauline Portefaix en détaille les différents axes. « Nous avons combiné trois approches. D'abord, nous avons eu une approche statistique en étudiant le système national d'enregistrement de la demande de logement social (SNE). Ensuite, nous avons essayé de retracer les trajectoires des ménages pauvres pour repérer leurs difficultés dans l'accès au logement social. Enfin, nous avons mené des entretiens auprès d'une trentaine d'acteurs du logement social. » Précisons que les « ménages à faibles ressources » se situent en dessous du seuil de pauvreté, disposant de moins de 1 026 euros pour une personne seule. Cela représentait en 2017 presque un million de demandeurs.