Alors que la campagne législative bat son plein, la mission d'information du Sénat sur les Ehpad continue ses auditions. Ce 24 mai, elle recevait deux des piliers historiques de la société Orpea, Yves Le Masne, ancien directeur général, limogé en janvier dernier, et Jean-Claude Brdenk, directeur d'exploitation parti voici un an vers le groupe Bastide, fournisseur privilégié... d'Orpea. Dans le livre Les Fossoyeurs, Victor Castanet écrit à leur propos : « Ces hommes partagent, depuis le début de cette aventure, la même ambition démesurée pour le groupe, mais aussi l'idée que tous les moyens sont acceptables pour parvenir à leurs objectifs financiers. »

Devant les sénateurs, les deux anciens dirigeants ont reconnu quelques erreurs, mais nié l'idée d'un « système Orpea » visant une lucrativité maximale. Yves Le Masne s'est félicité que les deux missions (inspections et interne au groupe) aient, selon lui, réfuté l'accusation d'un rationnement des protections et de l'alimentation. Il a reconnu qu'il aurait fallu s'intéresser aux 5 % de résidents mécontents dans les Ehpad. Il a affirmé : « Nous avons eu à cœur de répondre aux besoins des résidents et des familles. Je n'ai jamais donné un ordre qui aurait abouti à réduire un service. » 

Plus offensif, et menaçant toute contradiction de poursuites, Jean-Claude Brdenk, dénommé le « cost killer » dans le livre, n'a reconnu aucune faute, se félicitant même, qu'en 2018, le groupe compte 82 % de salariés en CDI et 80 % d'établissements avec un médecin coordonnateur, un chiffre au-dessus de la moyenne nationale.

Souvent agacé par des réponses fuyantes, le rapporteur Bernard Bonne a dénoncé le détournement par le groupe des Cpom créés pour « donner de la confiance aux établissements » et s'est demandé, au vu des multiples responsabilités croisées, qui dirigeaient vraiment Orpea.   

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