Alors que s’ouvrent des concertations autour du futur projet de loi sur la protection de l’enfance, Anne Devreese, présidente du Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), détaille ses attentes. Une prise de parole qui intervient près de deux ans après que le conseil a réclamé un "plan Marshall" pour un secteur en pleine crise.
À l’automne 2023, le CPNE appelait à un plan Marshall pour la protection de l’enfance. Près de deux ans après, dans quel état d’esprit se trouve le conseil qui s’est réuni le 4 juillet ?
Anne DevreeseDepuis cet appel de 2023, force est de constater qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Nous avons eu des échanges avec plusieurs ministres et une écoute attentive sans que nos propositions ne se traduisent concrètement.
Le comité interministériel à l’enfance (CIE) de novembre 2023 avait pourtant repris certaines de nos demandes. Il s’agissait en particulier de la mise en place des parcours de santé coordonnés pour les enfants de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de la sécurisation du statut des administrateurs ad hoc et de l’harmonisation des conditions d’accès au pécule. Or, aujourd’hui, aucun de ces chantiers, n’a encore produit d’effets, malgré les propositions des groupes de travail des administrations centrales.
En parallèle, depuis deux ans, des initiatives isolées – rapports, propositions de loi ou mobilisations locales – ont eu lieu, mais en ordre dispersé.
Dans ce contexte, les membres du CNPE attendent des signes forts qui pourraient être d’ordre législatif mais pas seulement. Les acteurs de la protection de l’enfance sont inquiets, parfois découragés. Mais ils restent mobilisés et engagés pour améliorer la situation.