Comme chaque année le Secours catholique compile tous les dossiers d’accueil remplis par ses bénévoles pour en tirer ses statistiques nationales – cette fois, pour 2018. Et l’an dernier, donc, ses 66 000 volontaires auront accompagné pas moins de 1,3 million de personnes, dont presque une moitié d’enfants.

Parmi les adultes accueillis, l’association a recensé plus de 47 % d’étrangers, une proportion en augmentation « continue depuis le début de la décennie », et « particulièrement depuis 2016 ». Et alors qu’en 2010, la majorité d’entre eux avaient encore un « statut légal stable », désormais 37 % attendent leur régularisation et 21 % sont déboutés ou sans papier. Outre ses statistiques générales sur « l’état de la pauvreté en France », le Secours catholique a donc choisi de consacrer un chapitre de son rapport annuel aux « personnes migrantes », et à leur aspiration commune « à vivre dignement ».

« Le profil des étrangers vivant en France depuis longtemps se rapproche de celui des Français rencontrés ; celui des migrants récents est extrêmement précaire », y est-il notamment rapporté. Mais au-delà de ses statistiques, le Secours catholique espère « aider la société française – et en premier lieu les chrétiens – à surmonter les peurs et les phénomènes de rejet à l’égard des personnes migrantes ». Leur intégration, ajoute-t-il, peut « apporter du positif pour tous, sans nier les difficultés et les questions délicates que pose l’émergence d’une société de plus en plus diverse ». Le Secours catholique invite donc « chacun à "changer de regard" et à se libérer des préjugés et des attitudes discriminatoires ».