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[Le bilan des 5 ans / 7] Pauvreté des enfants : encore tant à faire

Longs FormatsMariette KAMMERER31 mars 2022
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À l'aube de sa fin de mandat, l'heure est à l'état des lieux de l'action d'Emmanuel Macron sur quelques grandes priorités en matière sociale et médico-sociale. Ce dernier épisode de notre série porte sur un axe fort et original de la présidence : lutter contre la pauvreté en agissant dès la petite enfance. Si le bilan n’est pas nul, les associations pointent des lacunes.

Agir dès le plus jeune âge pour l'égalité des chances et avoir une action préventive en direction des enfants était un axe fort et original du plan national de lutte contre la pauvreté lancé en 2018.

Il fixait des mesures sur l’accès aux modes de garde, à l’alimentation, à la santé, au logement, dans le but de lutter contre la reproduction de la pauvreté, et de diviser par deux le taux de privation matérielle des enfants.

Une prise de conscience

« La commission sur les "1 000 premiers jours" a reconnu que des conditions de vie précaires ont des conséquences sur le développement de l’enfant dès sa naissance. Cette prise de conscience est intéressante, à condition qu’elle irrigue toutes les politiques publiques », estime Maëlle Lena, chargée de mission enfance famille à la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

Un « bonus mixité sociale » 

Julie Marty Pichon, présidente de la Fneje. DR
Maëlle Lena, chargée de mission à la FAS. DR

L’accès à un mode de garde formel pour ces enfants faisait partie des objectifs du plan pauvreté. Un « bonus mixité sociale » devait aider les crèches à diversifier leurs recrutements, en compensant leur manque à gagner.

Si 73 100 places en ont bénéficié en 2020, « le bonus n’apporte pas de mixité car il bénéficie aux crèches accueillant uniquement des familles pauvres », pointe Julie Marty Pichon, présidente de la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (Fneje).

Quant au développement des crèches « à vocation d’insertion professionnelle », qui proposent aux parents un accompagnement vers l’emploi, l’objectif de 300 créations fin 2020 n’a pas été atteint, mais on est passé de 42 à 144 projets.

Des difficultés persistantes

Des projets innovants ont été soutenus - médiateurs petite enfance, lieux mixtes associant petite enfance et insertion - « mais dans le même temps, des haltes-garderies de quartier ont dû fermer faute de moyens », constate Julie Marty Pichon.