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[Le bilan des 5 ans /2] Aide à domicile : des avancées, oui mais...

Longs FormatsAurélie VION03 février 2022
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À l'aube de sa fin de mandat, l'heure est à l'état des lieux de l'action d'Emmanuel Macron sur quelques grandes priorités en matière sociale et médico-sociale. Deuxième volet : un bilan très contrasté pour l’aide à domicile, qui a connu de belles avancées, malheureusement ternies par des "reculades" importantes, témoignent les acteurs du secteur.

« Ce quinquennat a fait beaucoup pour le grand âge, plus que les précédents c’est vrai, mais il n’a pas été jusqu’au bout. Nous avons touché du doigt le début de quelque chose qui aurait pu être très bien, très structurant. Mais tout s’est arrêté. C’est notre grande déception. »

Le président de la Fédération des services à la personne et de proximité (Fédésap), Amir Reza-Tofighi, résume bien l’état d’esprit général des acteurs de l’aide à domicile : s’il y a eu de notables avancées à mettre au crédit du gouvernement, le report puis l’abandon de la loi « Grand âge et autonomie » (puis loi « pour les Générations solidaires ») reste en travers de la gorge.

« Reculade »

Marie-Reine Tillon, présidente d'UNA. Matthieu Suprin

Pour Marie-Reine Tillon, présidente de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), il s’agit là d’une véritable « reculade ».

« On a senti en début de quinquennat une volonté, avec l’organisation de la concertation autour du grand âge, puis tous ces rapports et missions successifs, observe-t-elle. Des rapports de qualité d’ailleurs, mais dont la superposition a pu donner l’impression qu’ils faisaient office d’action et permettaient de gagner du temps. On avait tout ce qu’il fallait pour avancer, mais il y a eu une reculade politique. »

Un quinquennat mouvementé

La promesse formulée par le chef de l’État en juin 2018 de faire une loi sur la dépendance dès 2019 n’a pas été tenue. Il y a eu la crise des Gilets jaunes, qui a entraîné dans la foulée le report de la réforme des retraites (liée à celle de la dépendance), puis la pandémie de Covid-19…

« Ce quinquennat a été très mouvementé et s’est séquencé, ce qui a donné un résultat assez inégal, juge Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés et services à domicile pour personnes âgées (Synerpa). Nous n’avons pas eu la véritable refonte que nous attendions. Et il a fallu attendre l’après-crise, et la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2022, pour qu’il y ait enfin des mesures réjouissantes. »

Tarif plancher : bien sûr le principe

Côté positif : l’instauration du tarif minimal pour les heures d’intervention effectuées par les services d’aide et d’accompagnement (Saad) dans le cadre des plans d’aide de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH). Une réelle avancée dans la mesure où ce tarif plancher permet d’aplanir les disparités entre départements. Mais le montant de 22 € paraît largement insuffisant aux acteurs du domicile.