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[Le bilan des 5 ans /1] Les travailleurs sociaux, au bout du rouleau

Longs FormatsAudrey GUILLER27 janvier 2022
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À l'aube de sa fin de mandat, l'heure est à l'état des lieux de l'action d'Emmanuel Macron sur quelques grandes priorités en matière sociale et médico-sociale. Premier volet : le sort réservé aux travailleurs sociaux sous ce quinquennat. Le manque de reconnaissance de leur travail pendant la pandémie a été la goutte de trop pour ces professionnels, ignorés par les gouvernements successifs de la présidence.

Les travailleurs sociaux n'y croyaient plus. Pour l’ouverture du congrès de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), le 6 janvier dernier, Emmanuel Macron a évoqué leur existence et leur travail.

« N’y allons pas par quatre chemins, a déclaré le président de la République. Ces métiers sont en crise. Il y a une perte d’attractivité, un déclin des vocations [...] Les travailleurs sociaux sont des professionnels de terrain majeurs pour notre pays [...] Ils sont insuffisamment reconnus, avec des perspectives de carrière trop peu attractives et des conditions de travail difficiles. »

Un réveil tardif. « Les travailleurs sociaux ont été ignorés pendant le quinquennat, déplore Fabienne Quiriau, directrice de la Cnape (Fédération des associations de protection de l'enfance). On n'a jamais entendu Olivier Véran parler d'eux. »

Aucune promesse

Patrick Doutreligne, président de l'Uniopss, évoque une forme de méconnaissance, voire de discrédit des travailleurs sociaux sous ce quinquennat. Michel Le Moine

Le travail social n'était pas, il est vrai, un thème de campagne du candidat Macron, ni une priorité du gouvernement, remarque A. F., assistante de service social et membre du collectif « Commission de mobilisation du Travail Social Ile-de-France » : « On ne nous a fait aucune promesse. »

Quand il évoque l'attitude du gouvernement face aux professionnels du social, Patrick Doutreligne, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), parle d'une « forme de méconnaissance, voire de discrédit : utiles à la société, mais sans besoin de reconnaissance ni de revalorisation ».

Remis en cause

En plus de ce sentiment d'indifférence, certains professionnels se sont sentis remis en cause par des messages insidieux.

« Le discours social du gouvernement n'a été axé que sur le retour au travail, souligne Patrick Doutreligne. Ça s'est accentué pendant la pandémie. » Des professionnels qui accompagnent des enfants, des parents ou des personnes loin de l'emploi se sont sentis accessoires.

Angoisse