Face au coronavirus, l’Armée du salut a dû adapter ses distributions alimentaires. À Paris, ses dîners chauds ont été remplacés par des distributions de repas froids, à la rue. Depuis, ses bénéficiaires ont changé et s'avèrent encore plus nombreux.
Autour des barrières métalliques, à 17 heures à peine, ils sont déjà une dizaine, maintenant encore une distanciation sociale. La distribution alimentaire de l’Armée du salut ne doit démarrer qu’à 18h30, mais dans la rue Léon Jouhaux, certaines places sont chères. Comme chaque soir, à deux pas de République, ici vont bientôt s'aligner pas moins de 600 hommes, ainsi que quelques femmes. Et les sacs de plastique blanc qui leur seront distribués contiendront, pour certains, l’unique repas de la journée. Covid-19 ou pas, dès lors, plusieurs devraient encore jouer des coudes le long du trottoir.
Plus de repas chaud
« Avant c’était plus convivial », reconnaît Étienne Mangeard, caché derrière son masque vert. La grande salle aux murs gris mauve, dans laquelle il reçoit, servait alors de réfectoire. Les habitués pouvaient venir s’asseoir pour près d’une demi-heure, et partager une table, un dîner avec un plat chaud, un café ou un thé, servis par de fidèles bénévoles. « On faisait jusqu’à cinq services, pour 500 bénéficiaires au maximum », calcule le directeur du bénévolat, dans son manteau siglé de l’Armée du salut.