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La socio-esthétique, un outil d'appropriation du corps

Longs FormatsElsa GAMBIN08 décembre 2022
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Apprendre à (se) faire confiance, s’approprier son corps, apprécier son image, pour soi et dans le regard de l’autre… Les bienfaits de la socio-esthétique sont nombreux, et profitables à des publics divers. Reportage en institut médico-éducatif et en foyer de vie, où les ateliers de deux socio-esthéticiennes sont très attendus et appréciés.

Une énorme mallette qui fait penser à celle des magiciens, une table de massage pliante, un plaid, des sacs remplis de produits et cosmétiques en tous genres. Une musique d’ambiance douce, du piano aujourd’hui. 

Ce matin-là, à l’institut médico-éducatif (IME) La Fleuriaye, à Carquefou (44), l’atelier de socio-esthétique est réservé au groupe des adolescents, et trois d’entre eux prennent leurs marques, en habitués.

Météo de l'humeur 

Julie Viau masse Emy, une jeune accompagnée à l’institut médico-éducatif (IME) La Fleuriaye de Carquefou. La socio-esthéticienne y vient régulièrement pour animer un atelier de socio-esthétique dédié aux adolescents. Sébastien Salon-Gomis pour Le Media Social

Emy, 18 ans, est volubile. Elle adore l’atelier. « Des fois on fait des massages, ou on se met de la crème sur les mains. Du vernis aussi, et on peut faire des masques. » La météo des émotions permet à chacun de décliner son humeur, puis un court exercice de respiration invite à la détente. 

Allongée sur la table de massage, Emy est ensuite doucement massée par Julie Viau, socio-esthéticienne, qui lui demande à chaque geste si elle est d’accord, si cela lui convient, rappelant au passage que c’est à Emy de décider.

Exprimer ses émotions

« Je leur apprends à exprimer leurs émotions, ce qu’ils aiment ou pas, à me dire s’ils veulent que j’arrête ou pas. » Emy s’endort rapidement. Si la professionnelle peut aujourd’hui toucher la nuque de l’adolescente, il a fallu plusieurs semaines pour que cela soit possible. Lors des premiers ateliers, Emy avait besoin de son casque antibruit ou de musique dans les oreilles. Présente, mais un peu coupée des autres. 

À 16 ans, Timothé, lui, se tortille un peu lors d’un massage du visage, une grande première. « Il a confiance, mais on sent encore que c’est compliqué, que ça le gêne un peu », note la professionnelle.

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